Le groupe aéronautique et spatial européen a passé dans ses comptes 2019 une charge de 1,2 milliard sur l'A400M, dont les perspectives s'assombrissent à l'exportation et un montant de 3,6 milliards d'euros lié au règlement d'un litige aux Etats-Unis, en France et au Royaume-Uni sur des soupçons de corruption.

Le résultat d'exploitation (Ebit) ajusté - qui ne tient pas compte du règlement de ce litige et des autres éléments exceptionnels - a progressé pour sa part de 19% à 6,95 milliards d'euros, un chiffre qui devait atteindre 7,5 milliards en 2020.

"Nous avons réalisé un très bon exercice 2019, avec de solides performances financières sous-jacentes essentiellement liées à nos livraisons d?avions commerciaux", a souligné dans un communiqué Guillaume Faury, président exécutif (CEO) du groupe.

Airbus commence à tirer profit des déboires de son concurrent américain Boeing, en pleine déconfiture après l'interdiction de vol imposée à son 737 MAX à la suite de deux catastrophes aériennes impliquant cet appareil.

Pour la première fois depuis 1962, Boeing n'a reçu aucune commande en janvier alors qu'Airbus engrangeait le même mois 274 commandes nettes.

LES PERSPECTIVES DE L'A400M S'ASSOMBRISSENT À L'EXPORT

A 11h00, le titre Airbus cédait 1,1% à 135,08 euros, globalement en ligne avec l'indice CAC 40 (-0,75%).

Après avoir réglé l'essentiel des problèmes rencontrés dans la production de son nouvel A321 ACF (Airbus Cabin Flex), Airbus prévoit d'augmenter la cadence de seulement un ou deux appareils après avoir atteint son objectif de 63 appareils par mois en 2021.

Le groupe, qui a livré 880 appareils l'an dernier, a relativisé l'impact de l'épidémie en cours, même si certaines compagnies chinoises ont demandé quelques reports de commandes à court terme. Il a souligne que les prévisions d'évolution du trafic aérien international n'intégraient pas de perturbation majeure, y compris résultant du coronavirus.

Airbus a annoncé parallèlement voir conclu un accord avec le canadien Bombardier pour racheter sa part dans le programme A220, ce qui marque la fin de la présence de Bombardier dans le secteur de l'aviation commerciale.

Le groupe, qui propose d'augmenter son dividende de 9% à 1,80 euro par action, a indiquer qu'il visait un flux de trésorerie disponible (FCF) d'environ 4 milliards d'euros contre 3,5 milliards l'an dernier.

Le constructeur européen, qui a livré comme prévu 14 exemplaires de l'A400M l'an dernier, observe que les ambitions d?exportation de l'appareil s?avèrent de plus en plus difficiles à atteindre, en raison notamment du veto de l'Allemagne à des contrats militaires avec l?Arabie saoudite.

Au 4e trimestre, l'Ebit ajusté a reculé de 9% à 2,813 milliards d'euros, un chiffre supérieur aux prévisions des analystes (2,736 milliards) selon le consensus fourni par Airbus. Le chiffre d'affaires trimestriel a progressé de 4% à 24,31 milliards d'euros.

(Version française Jean-Michel Bélot, édité par Nicolas Delame)

par Laurence Frost