Une source gouvernementale brésilienne avait dit auparavant que les deux parties envisageaient la création d'une coentreprise pour conclure leur partenariat.

Embraer précise que rien ne permet de garantir qu'un accord de partenariat avec Boeing sera effectivement conclu.

Toute nouvelle entité mise sur pied entre Embraer et Boeing excluraient les activités d'Embraer dans l'aéronautique militaire, a rapporté Miriam Leitao, journaliste économique de la chaîne Globo TV, qui a la première fait état de ce projet.

Un représentant de Boeing au Brésil a dit que la structure d'un éventuel partenariat avec Embraer était "encore à l'étude".

L'action Embraer, qui a pris jusqu'à 9% à la suite des premières informations sur le sujet, a effacé une partie de ses gains après ces déclarations de Boeing mais elle a terminé sur une hausse de 4,41% en Bourse de Sao Paulo.

Le ministère brésilien de la Défense, qui a mis sur pied une commission chargée de soumettre des recommandations au gouvernement sur cet éventuel partenariat, a refusé de s'exprimer sur le sujet.

Boeing a proposé un accord avec Embraer, troisième avionneur mondial, pour se renforcer sur le segment des avions de 70 à 130 sièges et concurrencer le programme CSeries de Bombardier, dont Airbus a pris le contrôle l'an dernier.

Le gouvernement brésilien plaide ouvertement pour une alliance entre Boeing et Embraer centrée sur l'aviation civile, de préférence à une acquisition pure et simple du groupe brésilien par le géant américain en raison de sa volonté de préserver l'indépendance des programmes militaires du Brésil.

L'Etat brésilien, qui contrôle environ 10% du capital d'Embraer via des fonds publics, peut bloquer les décisions stratégiques affectant les programmes militaires de l'avionneur et empêcher toute tentative de prise de contrôle du groupe.

Boeing serait disposé à maintenir cette "golden share" de l'Etat dans Embraer et il a présenté des propositions pour préserver les programmes du Brésil en matière de défense, à l'image de ses partenariats en Grande-Bretagne et en Australie, ont dit des sources à Reuters.

(Ricardo Brito, avec Brad Brooks et Brad Haynes; Juliette Rouillon et Bertrand Boucey pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)

Valeurs citées dans l'article : Airbus SE, Boeing Company (The), Bombardier, Inc., Embraer