À Paris, l'indice CAC 40 perd 4,1% à 3.828,12 points vers 9h20 GMT. À Francfort, le Dax cède 4,64% et à Londres, le FTSE abandonne 4,38%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro recule de 4,75%, le FTSEurofirst 300 de 3,31% et le Stoxx 600 de 3,64%.

Une fois de plus, le rebond n'a pas tenu. Une nouvelle séance de baisse se profile en Europe et Wall Street devrait également ouvrir en repli au lendemain d'un rebond encouragé par la nouvelle intervention de la Réserve fédérale américaine, qui s'est engagée à faciliter l'octroi de financement aux entreprises impactées par la crise du coronavirus.

L'administration Trump souhaite par ailleurs mettre en place un plan de relance de 1.000 milliards de dollars (environ 900 milliards d'euros) pour soutenir l'économie et envisage d'envoyer aux Américains des chèques de 1.000 dollars dans les deux semaines.

En Europe aussi, les mesures de relance se multiplient: la France va débloquer une enveloppe de 45 milliards d'euros pour les entreprises et les salariés et envisage des nationalisations, Londres va garantir 330 milliards de livres (363 milliards d'euros) de prêts aux entreprises et l'Espagne a dévoilé un ensemble de mesures de 200 milliards d'euros.

Et le Japon préparerait un plan relance d'ampleur, selon une source gouvernementale.

Mais le soulagement de la veille a été balayé ce mercredi par un sursaut de nervosité face aux risques réels de récession et cette pandémie de Covid-19 qui a affecté plus de 198.300 personnes dans le monde et provoqué quelque 8.419 décès, selon les données compilées par Reuters.

"Pour les marchés financiers, il faut un recul de la progression de l?épidémie pour ensuite pouvoir profiter de toutes ces mesures de soutien décidées et permettre un rebond important, une fois l?épidémie contenue. En effet toutes les liquidités du monde ne serviront à rien si l?activité ne peut pas reprendre au plus vite" a déclaré Vincent Boy, analyste chez IG France.

VALEURS

Tous les indices sectoriels européens Stoxx sont dans le rouge à l'exception du secteur défensif des télécoms, qui grimpe de 2,82%.

Le compartiment des biens et services industriels recule de 5,24%, celui des ressources de base de 5,18%, celui de l'automobile de 4,18% et celui des transports et des loisirs lâche 3,25%.

A Paris, la plus forte baisse du CAC 40 revient à Airbus, qui chute de 13,72%, devant Safran (-9,87%) et Unibail Rodamco (-8,31%).

Sodexo ne cède que 0,69%, faisant donc mieux que le CAC, alors que le groupe estime l'impact du coronavirus à 2 milliards d'euros sur son chiffre d'affaires annuel.

WALL STREET

Les contrats à terme sur les indices américains sont orientés en baisse de 3,7% à 4,5% au lendemain du rebond de la place de New York, soutenue par les annonces de soutien monétaire et budgétaire.

L'indice Dow Jones, le S&P-500 et le Nasdaq Composite ont pris mardi entre 5,2% et 6,23%.

EN ASIE

A la Bourse de Tokyo, le Nikkei a terminé en baisse de 1,7%, à un plus bas en clôture depuis novembre 2016, plombée par le repli des contrats à terme sur les indices de Wall Street.

L'indice SSE Composite de la Bourse de Shanghai a perdu 2% et le CSI 300 des grandes capitalisations a reculé de 1,8%.

TAUX

Les annonces de la Fed semblent réduire l'attrait du marché obligataire, ce qui favorise la hausse des rendements américains : celui des Treasuries à dix ans prend 20 points de base à 1,1948%.

En Europe, le rendement du Bund allemand à dix ans grimpe à un pic de deux mois à -0,265%.

CHANGES

Le dollar avance légèrement face à un panier de référence mais il cède près de 0,3% face au yen, qui profite de son statut de valeur refuge dans ce climat de fortes incertitudes.,

L'euro retombe à nouveau sous la barre de 1,1 sous laquelle il est descendu mardi pour la première fois depuis fin février.

PÉTROLE

Les cours pétroliers reculent pour la troisième séance d'affilée, lestés par les craintes récurrentes pour la demande mondiale de brut.

Le baril de Brent perd 1,88% à 28,19 dollars, un creux de quatre ans. Celui de brut léger américain cède 3,45% à 26,02 dollars après être tombé à un plus bas depuis mai 2003 à 25,83 dollars.

(Laetitia Volga, édité par Blandine Hénault)

par Laetitia Volga