BRUXELLES (Agefi-Dow Jones)--Tom Enders, le président du comité exécutif d'Airbus, et Eric Trappier, le PDG de Dassault Aviation, ont tous deux invité mercredi l'Europe à s'unir autour d'un seul programme de futur avion de combat européen, alors que deux projets de développement concurrents ont émergé cette année.

"Notre but est d'avoir un seul [programme, ndlr] à la fin", a affirmé Tom Enders à des journalistes en marge de la conférence aéronautique de l'Union européenne.

La France et l'Allemagne ont annoncé cette année un projet commun pour développer le "système de combat aérien futur" (SCAF), qui s'articule largement autour des avionneurs Dassault Aviation et Airbus. Le premier prototype est attendu pour 2031, l'avion devant entrer en service vers 2040.

Le Royaume-Uni a pour sa part annoncé en juillet son propre programme de développement auquel est associé le groupe de défense BAE Systems. Le groupe aéronautique suédois Saab a indiqué qu'il pourrait également jouer un rôle dans ce programme. Ce projet est lui aussi censé donner le jour à un nouvel avion de combat vers 2040.

Les deux projets ne sont pour l'instant qu'à leurs prémices, a souligné Tom Enders, en ajoutant qu'il ne pensait pas qu"'il y ait la moindre chose empêchant d'unifier ces deux programmes".

Eric Trappier a pour sa part déclaré qu'il pouvait y avoir un intérêt à disposer d'un projet unique pour répondre aux besoins des forces armées européennes. Le programme franco-allemand pourrait s'ouvrir à d'autres partenaires. Mais au préalable, a-t-il ajouté, la France et l'Allemagne doivent délimiter le socle de base de ce programme.

L'Espagne a déjà manifesté son intérêt quant à une éventuelle participation au programme franco-allemand.

Tom Enders a déclaré que même si d'autres pays rejoignaient ce programme, il faudrait établir une hiérarchie claire entre les acteurs du projet. Les précédents programmes de coopération européenne ont connu des difficultés parce que des considérations politiques ont influé sur le partage des tâches. "C'est une bonne chose d'avoir beaucoup d'acteurs dans un projet mais il faut une direction claire au niveau des industriels", a poursuivi Tom Enders.

-Robert Wall, The Wall Street Journal (Version française Julien Marion) ed: LBO

Agefi-Dow Jones The financial newswire