PARIS (awp/afp) - Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a estimé dimanche qu'il verrait "à l'usage" la méthode utilisée par le nouveau Premier ministre Jean Castex, qui a promis un "nouveau pacte social".

"Les paroles c'est bien, les actes c'est mieux", a réagi Philippe Martinez sur le plateau de LCI, interrogé sur la méthode du nouveau chef du gouvernement.

"Je n'ai pas d'a priori mais on le verra à l'usage", a-t-il poursuivi. "Les premiers dossiers dont on parle, c'est des vieilles choses, des choses du passé qui ont montré que ça ne faisait pas consensus et que ça n'était pas l'idéal en terme de dialogue", a relevé M. Martinez.

Jean Castex a dit vendredi vouloir "ouvrir des concertations" et doit prochainement préciser sa méthode lors d'une déclaration de politique générale.

Cette dernière aura lieu quelques jours après une prise de parole d'Emmanuel Macron le jour de la fête nationale du 14 juillet. Le président de la République avait suscité une levée de boucliers des syndicats en annonçant jeudi vouloir remettre en chantier la réforme des retraites, avec une reprise souhaitée des négociations dès cet été.

"Les concertations, le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il y en a eu et qu'on n'a pas été entendus, malgré une majorité de Français et une majorité de syndicats qui étaient contre cette réforme", a estimé Philippe Martinez dimanche.

"C'est dommage et assez dramatique que le président de la République ne tire pas les leçons de la période qui vient de se passer", a-t-il souligné.

"Ce n'est pas une question de casting, c'est une question de scénario", a également répondu le dirigeant syndical concernant une possible évolution du gouvernement sur la question de l'âge pivot, chère à l'ancien Premier ministre Edouard Philippe. "Or le président de la République fait presque une affaire de principe de sa réforme des retraites qui est injuste, qui va maintenir plus de salariés au travail plus longtemps et va empêcher des jeunes de trouver du boulot", a-t-il tancé.

Face à la multiplication des annonces de suppressions d'emplois, notamment chez Airbus, Air France, Renault et Nokia, Philippe Martinez a également plaidé pour un "état des lieux des aides aux entreprises" afin de les conditionner au maintien de l'emploi.

esp/cel/fmp