Zurich (awp) - Airopack Technology Group va quitter la Bourse suisse. Le fabricant néerlando-zougois d'aérosols, dont la société holding se trouve en sursis concordataire, annonce en outre vendredi le départ avec effet immédiat du directeur général Jean-Baptiste Lucas, tout comme celui de son chef des finances par intérim Emmanuel Walter, lequel quittera l'entreprise une fois le rapport annuel 2018 publié.

Entré en fonctions fin janvier, M. Lucas continue cependant de diriger les sociétés opérationnelles d'Airopack, lesquelles sont reprises par le principal créancier du groupe essentiellement actif aux Pays-Bas et dont la holding est basée à Baar. Quant à M. Walter, il avait repris les fonctions de chef des finances fin décembre 2018.

Alors qu'aucune proposition quant à l'avenir du groupe ne s'est matérialisée, le conseil d'administration d'Airopack, en accord avec l'administrateur judiciaire, a décidé de ne pas repourvoir les postes de directeur général et de chef des finances. Seul membre de l'organe de surveillance, Antoine Kohler assumera ces responsabilités.

Après avoir décidé de décoter ses actions de la Bourse suisse, Airopack Technology va désormais en faire la demande formelle auprès de SIX Swiss Exchange ces prochains jours. Des informations supplémentaires seront fournies en temps utiles.

Le 10 avril, le Tribunal cantonal de Zoug a prolongé le sursis concordataire de deux mois supplémentaires pour que la société puisse trouver une issue à ses problèmes de financement. Début mai, Airopack a publié des résultats non audités pour l'exercice 2018, après avoir annoncé le report de la publication de son rapport annuel au 1er juillet et don son assemblée générale, laquelle se déroulera le 7 août et non le 25 juin comme initialement prévu.

Selon ces données non auditées, les ventes nettes ont atteint 18,8 millions d'euros en 2018 (soit 21,4 millions de francs suisses), en chute de 12,5% par rapport à 2017. La perte nette s'est accentuée de 16 millions, s'inscrivant à -56,1 millions. L'Ebitda s'est lui aussi creusé, atteignant -30,1 millions d'euros, contre -21,0 millions en 2017.

La justice zougoise avait initialement accordé un sursis concordataire de deux mois à Airopack le 12 février. Quelques jours auparavant, le groupe annonçait l'échec de sa tentative de refinancement complet de sa dette et un défaut sur certains emprunts de sa ligne de crédit principale.

Airopack et ses principaux créanciers ont toutefois trouvé un accord ouvrant la possibilité d'un prêt de 15 millions d'euros immédiatement disponible pour les filiales opérationnelles et de 10 millions supplémentaires dans un futur proche. Ces liquidités doivent permettre de couvrir les besoins à court et moyen terme.

Le spécialiste des aérosols avait auparavant entamé la restructuration de son site néerlandais de Waalwijk. Les mesures initiées devaient affecter jusqu'à 82 employés. Les principaux créanciers du groupe zougois avaient obtenu, via la justice néerlandaise, la mise en gage des actions de la filiale néerlandaise IPS BV, décision qui a entraîné la séparation des activités du groupe.

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