Akka Technologies a émis à la fin du mois de novembre 175 millions d'euros d'obligations convertibles hybrides. Cette émission a surpris les investisseurs par son timing et par l'instrument financier utilisé. Dov Lévy, responsable des relations investisseurs groupe de conseil en ingénierie et services R&D, est revenu pour l'Agence Option Finance sur les raisons de cette émission.

AOF : Pourquoi avez-vous décidé cette émission d'obligations convertibles hybrides ?

Dov Lévy : Nous sommes contents de l'accueil réservé à nos solutions d'ingénierie aux Etats-Unis depuis le rachat de PDS Tech et nous allons lancer la deuxième phase de notre plan stratégique, CLEAR 2022. Akka Technologies est un groupe familial, dont la stratégie s'appuie sur quatre équilibres : clients, géographique, sectoriel et financier. Cette émission va nous permettre de renforcer nos fonds propres à hauteur de 175 millions d'euros afin d'être capable de saisir des opportunités de croissance. Nous pourrons le cas échéant nous concentrer à 100% sur ces opportunités, indépendamment des conditions de financement.


AOF :
Pourquoi utilisez un tel mode de financement plus coûteux que des obligations classiques ?

Dov Lévy : Ce type de financement est légèrement plus cher que les obligations classiques, mais il nous permet d'obtenir immédiatement des fonds propres au coût très intéressant de 3,5%. L'utilisation d'obligations convertibles hybrides nous permet également de diversifier et d'allonger nos modes de financement. Akka Technologies aura par ailleurs le choix de rembourser les porteurs d'obligations en titres ou en espèce. Cette émission ne sera donc pas obligatoirement dilutive.


AOF :
Quelle est votre stratégie de croissance externe ?

Dov Lévy : Akka Technologies fera une acquisition seulement si elle crée de la valeur et fait sens stratégiquement en nous apportant un vrai positionnement technologique, comme dans le digital, client ou pays. Nous nous intéressons en particulier à l'Europe centrale et du Nord et aux Etats-Unis. Dans ce dernier pays, nous avons pour objectif de devenir leader, c'est-à-dire y atteindre 1 milliard d'euros de ventes. Le groupe y réalise actuellement 300 millions d'euros de revenus et affiche une croissance à deux chiffres. La taille de ce marché représente le triple de ceux de l'Allemagne et de la France réunis.


AOF :
Pourquoi lancer un programme de rachat d'actions immédiatement après cette émission ?

Dov Lévy : Nous avons souhaité profiter du recul attendu du titre pour lancer ce programme décidé lors du Conseil d'administration du 13 novembre dernier. Le précédent datait du deuxième trimestre. Nous souhaitons reconstituer notre autocontrôle, qui potentiellement peut doubler de taille. Ces titres permettront notamment de faire participer les salariés et managers du Groupe aux fruits de son expansion.

Propos recueillis par Christophe Jégu.