La Haye (awp/afp) - Le leader mondial de la peinture AkzoNobel et le fonds activiste américain Elliott ont trouvé un accord dans le cadre de leur bataille judiciaire à la suite du rejet de trois offres de rachat de l'américain PPG.

Selon cet accord, annoncé mercredi dans un communiqué, Elliott apportera son soutien à la stratégie du groupe néerlandais de se séparer de sa division "Chimie de spécialité" et à la nomination de Thierry Vanlancker au poste de PDG, lors du vote prévu à l'assemblée générale extraordinaire du 8 septembre.

"Sous réserve des conditions d'un accord moratoire", tous deux s'accordent également à "chercher à suspendre tout litige en cours pour au moins trois mois".

La bataille judiciaire entre le géant néerlandais et son groupe d'actionnaires s'est engagée au mois de mai après le rejet par Akzo de la troisième offre de PPG, valorisant l'entreprise à 24,6 milliards d'euros. Pour le groupe, qui commercialise notamment la marque Dulux, cette offre "sous-évaluait" AkzoNobel et était néfaste pour l'emploi.

Elliott Advisors, qui détient 9,5% des parts d'AkzoNobel, avait introduit deux procédures devant la justice néerlandaise, cherchant à évincer le président du conseil de surveillance Antony Burgmans qu'il considérait réticent à un rachat. Dans le cadre de l'action en référé introduite début juillet, le tribunal d'Amsterdam a rejeté jeudi sa requête d'inscrire un vote à ce sujet à l'agenda de l'assemblée générale extraordinaire de septembre.

Le spécialiste de la peinture avait annoncé fin juillet la tenue de cette assemblée le 8 septembre pour "discuter des offres de rachat émises par PPG" et pour organiser un vote sur la nomination de Thierry Vanlancker, patron de la division "Chimie de spécialité". Akzo excluait toutefois un vote sur l'avenir d'Antony Burgmans.

Une première requête introduite par Elliott devant la chambre de commerce de la Cour d'Amsterdam avait par ailleurs été rejetée fin mai lors d'un jugement préliminaire. Une nouvelle audience est attendue le 20 septembre dans cette première affaire "pour enquêter sur les pratiques managériales chez AkzoNobel", distincte et différente de l'action en référé.

Le PDG Ton Büchner avait annoncé en juillet son départ "avec effet immédiat" pour des "raisons de santé" et dans la foulée, Antony Burgmans avait, contre toute attente, annoncé qu'il prendrait sa retraite "à l'issue de (son) troisième mandat en avril 2018".

Face aux velléités de rachat de son concurrent, AkzoNobel a annoncé en avril se séparer de sa division "Chimie de spécialité" et choyer ses actionnaires, qui se verront attribuer un montant total de 1,6 milliard d'euros en 2017. Les activités de peinture et revêtements industriels seront regroupées.

Cet accord entre Akzo et Elliott, qui comprend également le soutien du fonds pour deux autres nominations au conseil de surveillance, intervient après "un récent dialogue constructif, avec l'objectif de normaliser la relation avec ses actionnaires", a indiqué le groupe dans un communiqué.

Antony Burgmans s'est dit pour sa part "satisfait que nos récentes discussions constructives avec Elliott aient amélioré la compréhension entre les deux parties".

"Nous nous réjouissons d'une relation constructive continue concentrée sur la création de valeurs pour tous les actionnaires et autres parties prenantes", a-t-il déclaré, cité dans le communiqué, anticipant une assemblée générale "réussie" en septembre. "Cet accord est totalement conforme à notre programme en cours de renforcement et de maintien d'un dialogue constructif avec nos actionnaires", a-t-il ajouté.

Pour le fonds américain, l'accord "marque une nouvelle étape importante pour positionner AkzoNobel vers la réussite et pour permettre à l'entreprise de fournir une valeur convaincante à tous ses actionnaires", a réagi Gordon Singer, directeur exécutif d'Elliott Advisors (UK) Limited, cité dans le communiqué.

afp/rp