Alcatel-Lucent (+7,20% à 2,918 euros) a affiché l'une des meilleures performances du CAC 40 la semaine dernière, soutenu par le retour des rumeurs sur un rapprochement avec Nokia. Celles-ci refleurissent à intervalle régulier depuis la cession par Nokia de ses activités de fabrications de téléphones portables à Microsoft.

Grâce au produit de cette cession, le groupe finlandais disposait d'une trésorerie nette de 5 milliards d'euros à la fin du troisième trimestre après le versement d'un dividende exceptionnel et avoir commencé à racheter des actions, comme il se l'était engagé.

Le magazine allemand "Manager Magazin" affirmait jeudi que les deux groupes européens seraient entrés en négociations en vue d'une éventuelle fusion ou d'une étroite coopération. Alcatel-Lucent et Nokia auraient repris contact cet automne. Aucune des sociétés n'a souhaité commenter l'article du magazine.

Réagissant à ces rumeurs, JPMorgan a confirmé sa recommandation Surpondérer et son objectif de cours de 3,30 euros sur Alcatel-Lucent. Le bureau d'études juge logique d'un point de vue industriel le rachat par l'équipementier télécoms finlandais de l'activité sans fil d'Alcatel-Lucent qui dispose d'une part de marché importante aux Etats-Unis où Nokia est distancé par Ericsson et Alcatel-Lucent. Pour l'analyste, Nokia serait intéressé par une telle transaction si le prix est juste et s'il obtient des assurances des principaux d'Alcatel-Lucent (AT&T et Verizon) qu'ils passeront rapidement à ses équipements, lui permettant ainsi de réaliser des synergies de coût. Selon JPMorgan, Alcatel-Lucent serait le principal bénéficiaire d'une telle opération, mais elle sera aussi positive pour le secteur dans son ensemble.

Oddo reste pour sa part sceptique sur la probabilité que Nokia fasse une offre sur un actif et sur tout le groupe. Il fait notamment remarquer que si le conseil d'administration du groupe finlandais avait envisagé des acquisitions de taille conséquente, il n'aurait pas engagé un retour de cash aux actionnaires aussi important.