Zurich (awp) - Le fournisseur de dispositifs et consommables ophtalmiques Alcon a étoffé ses ventes au 4e trimestre ainsi que sur l'ensemble de 2019. Il a toutefois encore inscrit des pertes en raison d'amortissements sur valeurs immatérielles. Sur le plan opérationnel, le groupe assure être bien positionné, mais prévient que l'épidémie de coronavirus va peser sur l'entame de 2020.

Sur le seul ultime partiel, le chiffre d'affaires a augmenté d'environ 5% à 1,88 milliard de dollars (quasiment autant en francs suisses). Sur l'ensemble de l'exercice 2019, les recettes ont atteint 7,51 milliards. Les deux divisions ont enregistré une croissance l'an dernier.

Au niveau opérationnel, Alcon a inscrit une perte annuelle de 187 millions de dollars, contre -248 millions en 2018. La rentabilité a été plombée notamment par des amortissements sur valeurs immatérielles élevés, sans effets sur les liquidités, ainsi que par les frais de la séparation d'avec l'ancienne maison-mère Novartis plus élevés qu'escompté.

Effets uniques nombreux

Corrigé de ces facteurs, le bénéfice d'exploitation de base se monte à 1,27 milliard de dollars, après 1,21 milliard en 2018. La marge afférente s'est améliorée de 20 points de base à 17,2%.

La perte nette annuelle (norme IFRS) s'est inscrite à 656 millions de dollars, après 227 millions en 2018. Le bénéfice net de base a atteint 925 millions.

Les chiffres présentés correspondent plus ou moins aux attentes des analystes. Ces derniers tablaient sur un chiffre d'affaires de 7,44 milliards de dollars, une perte de 625 millions et un bénéfice de base de 926 million, selon le consensus AWP établi sur la base de leurs prévisions.

Le directeur général David Endicott a expliqué que l'exercice sous revue a constitué une grosse étape dans l'histoire de l'entreprise. "Nous avons finalisé notre spin-off en tant qu'entreprise indépendante, affiché une forte croissance du chiffre d'affaires et amélioré notre profitabilité de base".

Premier grand oral

Alcon publiait pour la première fois des résultats annuels en tant qu'entreprise indépendante. Le 4e trimestre n'était que le troisième vécu en tant que tel. Alcon avait été séparée de Novartis et mise en Bourse au début du mois d'avril 2019.

Pour l'exercice en cours, la multinationale genevoise table sur une progression de 5-6% de son chiffre d'affaires à taux de change constants. La marge de bénéfice opérationnel ajustée devrait se situer entre 17,5% et 18,5%.

La feuille de route comprend un impact de l'épidémie de coronavirus en entame d'exercice et prévoit une normalisation de la situation dès avril. Le premier partiel devrait ainsi s'avérer être le plus faible pour le groupe, a précisé en téléconférence de presse le directeur financier Timothy Stonesifer.

"La situation demeure toutefois extrêmement volatile et nous continuons à la suivre d'un oeil attentif", a reconnu le responsable des finances.

Le groupe vise à moyen terme une croissance annuelle des ventes de l'ordre du pourcentage à un chiffre moyen et une marge d'exploitation de base dans le bas de la fourchette des 20%.

Evoquant une performance en bonne partie convenue, UBS souligne que les perspectives de rétablissement et l'évolution des recettes de la gamme Panoptix sont de nature à rasséréner les investisseurs.

Plus confiant bien que reprenant l'argumentaire d'UBS, Goldman Sachs ajoute que la nouvelle feuille de route à court terme ne contient aucune surprise notable.

Pour convenue qu'elle soit, la performance publiée a inspiré les détenteurs de capitaux. Ces derniers ont propulsé la nominative Alcon en hausse de 7,0% à 62 francs suisses, alors que l'indice vedette SMI a clôturé en hausse de 0,32%.

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