WASHINGTON, 16 août (Reuters) - Les différentes déclarations de Donald Trump depuis les violences qui sont produites samedi lors d'un rassemblement de l'extrême droite et de suprémacistes blancs à Charlottesville, en Virginie, où une militante antiraciste de 32 ans, Heather Heyer, a été tuée lorsqu'un homme proche de l'extrême droite a foncé sur des contre-manifestants au volant de sa voiture.

SAMEDI 12 AOÛT

Dans une intervention devant la presse depuis son club de golf du New Jersey où il séjourne, le président américain déclare: "Nous condamnons dans les termes les plus forts cette manifestation flagrante de haine, de sectarisme et de violence de nombreux côtés." "De nombreux côtés", répète-t-il.

Sur Twitter, il écrit le même jour: "Nous devons TOUS être unis et condamner tout ce que représente cette haine. Il n'y pas de place pour ce genre de violence en Amérique. Unissons-nous et ne faisons qu'un."

Il adresse aussi, via le même canal, ses "condoléances à la famille de la jeune femme qui a été tuée aujourd'hui, et les plus amicales pensées à tous ceux qui ont été blessés à Charlottesville, en Virginie. Si triste!"

DIMANCHE 13 AOÛT

Dans un communiqué envoyé par un porte-parole non identifié, la Maison blanche précise que "le président a dit avec force dans sa déclaration hier qu'il condamnait toutes les formes de violence, de sectarisme et de haine et cela inclut bien sûr les suprémacistes blancs, le KKK (Ku Klux Klan), les néonazis et tous les groupes extrémistes. Il a appelé à l'unité nationale et à rapprocher tous les Américains".

LUNDI 14 AOÛT

De passage à la Maison blanche, Trump s'adresse de nouveau à la presse:

"Le racisme, c'est le mal et ceux qui commettent des violences en son nom sont des criminels et des brutes, y compris le KKK, les néonazis, les suprémacistes blancs et autres groupes de la haine qui sont répugnants pour tout ce que nous chérissons en tant qu'Américains", dit-il.

"Nous condamnons dans les termes les plus fermes possibles cet étalage flagrant de haine, d'intolérance et de violence. Il n'a pas de place en Amérique (...) Quelle que soit la couleur de notre peau, nous vivons tous sous les mêmes lois. Nous saluons tous le même grand drapeau. Et nous sommes tous fabriqués par le même Dieu tout-puissant."

MARDI 15 AOÛT

Au cours d'une conférence de presse houleuse à la Trump Tower de New York, le président revient sur les événements de Charlottesville.

"Vous aviez un groupe d'un côté qui était méchant et vous aviez un groupe de l'autre côté qui était aussi très violent. Et personne ne veut le dire mais je vais le dire maintenant", dit-il.

"Ces personnes n'étaient pas toutes des néo-nazis, croyez-moi. Toutes ces personnes n'étaient pas, de loin, des suprémacistes blancs", poursuit-il en évoquant les participants de la manifestation "Unite the right" (unir la droite) organisée pour protester contre le démontage d'une statue du général sudiste Robert E. Lee, chef des Confédérés pendant la guerre de Sécession.

"Que dire de l''alt-left' qui est venue charger l''alt-right' ? Ont-ils un semblant de culpabilité ?"

Les militants néonazis et nationalistes blancs "devraient être totalement condamnés", dit-il encore, mais il y avait aussi des "fauteurs de trouble" parmi les contre-manifestants. "Vous les voyez venir avec des habits noirs, des casques et des battes de base-ball. Vous aviez beaucoup de mauvaises personnes dans l'autre groupe aussi."

"Vous aviez aussi des personnes qui étaient des personnes très bien des deux côtés."

Donald Trump établit également un parallèle entre l'enlèvement de la statue de Robert E. Lee et les anciens présidents George Washington et Thomas Jefferson, deux des "pères fondateurs" des Etats-Unis.

"George Washington possédait-il des esclaves? George Washington va-t-il désormais perdre son statut? Allons-nous enlever les statues de George Washington? Et à propos de Thomas Jefferson? (...) Parce qu'il possédait beaucoup d'esclaves", lance-t-il. (édité par Henri-Pierre André pour le service français)