Pékin (awp/afp) - Le géant chinois de l'e-commerce Alibaba a dévoilé mercredi un investissement supplémentaire d'un milliard de dollars dans la plateforme d'achat en ligne Lazada, qu'il contrôle déjà, afin de renforcer sa présence en Asie du sud-est, région au potentiel prometteur.

Lazada, basé à Singapour et numéro un des ventes en ligne dans le sud-est asiatique, était déjà dans l'escarcelle du géant chinois, qui avait acquis une participation majoritaire en avril 2016 pour 1 milliard de dollars.

En doublant son investissement initial, Alibaba gonfle d'un tiers ses parts dans l'entreprise, dont il contrôlera désormais 83% contre 51% précédemment, ont précisé mercredi les deux parties dans un communiqué commun.

Selon ce texte, "cette opération témoigne du succès constant de Lazada et de la confiance d'Alibaba dans le potentiel de croissance de l'Asie du sud-est".

La marge de progression possible y est en effet colossale: à l'heure actuelle, seules 3% des transactions s'y effectuent sur internet.

Or, le créneau est largement accaparé par Lazada, fondé en 2012. Il assure être le leader des ventes en ligne dans la région avec une présence en Indonésie, en Malaisie, aux Philippines, en Thaïlande, au Vietnam et à Singapour.

Il comptait fin mars environ 23 millions d'usagers actifs sur l'année.

"Ces marchés restent relativement inexploités (...) et nous allons continuer de mobiliser nos ressources pour travailler à travers Lazada à profiter de ces opportunités de développement", a insisté le directeur général d'Alibaba Daniel Zhang, cité dans le communiqué.

Alibaba, avec sa plateforme Taobao, domine à 90% le marché chinois des échanges de particuliers à particuliers sur internet et sa plateforme Tmall contrôle la moitié des transactions en ligne entre professionnels et particuliers dans le pays.

Mais le groupe, qui tire toujours plus de 80% de ses revenus de ses plateformes de vente, cherche à diversifier ses activités tous azimuts, notamment dans la vidéo et le divertissement, tout en s'étendant à l'étranger.

Une façon de faire face à l'essoufflement attendu de ses recettes sur fond de ralentissement de la croissance économique chinoise.

Pour le moment, ses activités de ventes aux particuliers à l'international ne représentaient au trimestre achevé fin mars qu'un maigre 6% de son chiffre d'affaires total, dont l'essentiel est réalisé en Chine.

Outre son investissement massif dans Lazada et une percée en Russie, l'emblématique fondateur d'Alibaba Jack Ma a notamment promis au président américain Donald Trump de générer "un million d'emplois" aux Etats-Unis.

Mais de l'avis général, la conquête des marchés occidentaux déjà saturés et ultra-compétitifs s'avère laborieuse.

afp/rp