(Répétition sans changement d'une dépêche diffusée lundi)

PARIS, 26 novembre (Reuters) - Le contexte macroéconomique devrait se dégrader encore l'an prochain mais la persistance des taux bas continuera sans doute de favoriser les actifs risqués, avec un mouvement de va-et-vient réclamant de l'attention et de la sélectivité de la part des investisseurs, dit-on chez Allianz Global Investors.

"On s'oriente vers un régime 'risk on/risk off' avec une forte corrélation entre les actifs risqués comme entre les actifs sûrs et une corrélation négative entre ces deux classes d'actifs", a déclaré lundi Franck Dixmier, directeur des gestions obligataires chez Allianz GI, lors d'un point de presse à Paris.

L'expert de la filiale de gestion de l'assureur allemand ne prévoit pas de récession généralisée l'année prochaine mais n'en juge pas moins certaines prévisions trop confiantes.

"L'optimisme des investisseurs peut paraître excessif au regard de la détérioration continue des indicateurs macroéconomiques", a-t-il dit. "Le scénario de stabilisation suivi d'un rebond avancé par certains est selon, nous, extrêmement fragile."

La croissance globale devrait continuer à évoluer sous son potentiel dans un environnement de fin de cycle et un climat d'incertitude alimenté par les tensions commerciales et politiques, explique-t-il.

Le marché n'en sera pas moins soutenu par des banques centrales dont la marge de manoeuvre est réduite mais qui se tiendront prêtes à agir face à tout signe d'affaiblissement de l'activité, a-t-il prédit.

"Sur les marchés de taux, il s'agira de maintenir une exposition neutre à longue en duration", a-t-il dit.

Si la dette souveraine offre peu de rendement, voire pas du tout, il n'en va pas de même pour le marché du crédit, pour lequel les perspectives sont "plutôt positives", selon Vincent Marioni, directeur Europe des investissements crédit chez Allianz GI.

"Le marché du crédit devrait être soutenu par la recherche de rendement mais il faudra maintenir un degré de vigilance sur la partie plus fragile de l'univers", a-t-il dit en faisant référence notamment aux émetteurs les plus endettés du secteur de la dette à haut rendement ("high yield").

Les actions devraient pour leur part continuer à bénéficier de la posture très accommodante des grandes banques centrales et à offrir un rendement relativement attrayant en comparaison avec les obligations publiques et privées, selon Catherine Garrigues, directrice de la stratégie actions Europe chez Allianz GI.

Les investisseurs devront être prudents et veiller à équilibre leur portefeuille, a-t-elle dit en recommandant notamment des secteurs défensifs comme les soins de la personne, l'agroalimentaire ou les services aux collectivités ("utilities").

Elle recommande également le secteur des banques, qui font preuve de résilience dans un univers de taux bas, dont la valorisation est attractive et dont le dividende devrait continuer d'offrir un rendement intéressant, selon elle.

LE POINT sur les perspectives de marché 2020 des gérants et analystes

(Patrick Vignal, édité par Marc Angrand)