« Les marchés financiers disposent de peu de marges de manœuvre » a déclaré Franck Dixmier, directeur des gestions obligataires d’Allianz GI à l’occasion de la présentation des perspectives 2020. Ils sont notamment contraints par une économie globale fatiguée, l’impact décroissant des politiques monétaires, des marges de manœuvre réduites en termes de politiques budgétaires, des valorisations de plus en plus ambitieux et des risques géopolitique qui s’améliorent peu.

Le directeur des gestions obligataires a souligné le " décalage très net " existant entre l'optimisme des investisseurs envers l'économie et la réalité de la dégradation continue des données macroéconomiques globales.

Franck Dixmier qualifie d'élément inquiétant la détérioration significative des perspectives des services. " Le scénario de stabilisation, puis de rebond de l'économie anticipé par le marché est extrêmement fragile " a-t-il averti.

L'expert juge cependant que le risque de récession est très faible à très court terme aux Etats-Unis. De plus en cas de mauvaise surprise économique, " la Fed fera tout pour soutenir l'économie ".

" Sur les marchés de taux, il s'agira de maintenir une exposition neutre à longue en duration, sachant qu'il est encore trop tôt pour shorter le Bund " a déclaré Franck Dixmier.

Vincent Marioni, Directeur Europe de l'investissement crédit d'AllianzGI, a pour sa part délivré un message positif pour les perspectives du crédit. " Il n'existe plus d'alternative quand vous avez besoin de rendement ", a-t-il expliqué. Vincent Marioni conseille " d'être prudent et sélectif sur les émetteurs les plus endettés". Le ralentissement économique s'est en effet sentir sur les comptes des entreprises et les taux de défaut augmentent, même s'il n'y pas de raison de s'inquiéter outre-mesure.

" Il faudra être prudent et sélectif, et équilibrer les portefeuilles ", a recommandé Catherine Garrigues à propos des actions. Parmi les secteurs à privilégier, la Directrice de la gestion Actions Europe, Stratégie Conviction cite les services aux collectivités (utilities), qui offrent un rendement attractif et de la visibilité. Pour Catherine Garrigues, la vraie raison de la bonne performance ce secteur réside sans son engagement dans la transition climatique. Elle accorde sa préférence aux sociétés qui s'adaptent le plus rapidement à la neutralité carbone et misant sur les énergies renouvelables.

Catherine Garrigues s'intéresse aussi aux banques, qui fortement pénalisées par la baisse des taux en 2019, ont surpris par leur résilience. La gérante souligne que leurs profits se sont redressés. Elle apprécie aussi leur rendement intéressant de 6% et un valorisation toujours très basse.