Ce projet d'IPO, qui concerne outre-Atlantique l'assurance vie d'Axa et la gestion d'actifs d'AB (ex-AllianceBernstein), doit permettre au groupe de libérer du capital pour investir dans des lignes de métier jugées stratégiques.

Une partie des sommes levées pourrait le cas échéant être aussi reversée aux actionnaires.

Seule une part minoritaire du capital de ces activités sera mise sur le marché et l'opération est prévue dans le courant du premier semestre 2018.

"Il s'agit de créer une institution financière diversifiée regroupant Axa US et AB, basée aux Etats-Unis et qui bénéficiera d'une plus grande flexibilité stratégique et d'une plus grande visibilité sur le marché américain", a souligné Gérald Harlin, le directeur financier d'Axa, lors d'une conférence téléphonique.

En 2016, les activités américaines d'Axa ont représenté environ 1/5e du résultat opérationnel de l'assureur français, soit environ 1,1 milliard d'euros.

En Bourse, cette annonce surprise a dans un premier temps été saluée par le marché avant que l'action Axa ne se retourne à la baisse.

A 12h40, le titre, qui avait ouvert sur une hausse de plus de 2%, cède 0,2% à 24,455 euros tandis que le CAC 40 perd 0,15%.

"Cette opération est plutôt une bonne chose même s'il est encore difficile d'en mesurer l'impact financier à ce stade (...) Certains se sont peut-être un peu emballés", remarque un analyste.

OBJECTIFS 2020 CONFIRMÉS

"Ce projet d'IPO accélère la flexibilité financière du groupe", soulignent de leur côté les analystes de Goldman Sachs dans une note de recherche, ajoutant qu'il contribuerait aussi à renforcer le profil de liquidité de l'assureur français.

Dans la perspective de cette mise sur le marché, Axa a confirmé ses objectifs financiers à horizon 2020, notamment une croissance moyenne de son résultat opérationnel par action de 3% à 7% par an.

Le groupe français a aussi indiqué qu'il serait désormais plus actif sur le front des acquisitions et que l'IPO aux Etats-Unis allait lui permettre de renforcer ses ressources financières.

"Ces moyens financiers (dégagés avec l'IPO, NDLR) augmenteront notre enveloppe disponible pour les acquisitions", a ainsi dit Thomas Buberl, lors d'une seconde conférence téléphonique, rappelant que le groupe s'est fixé un budget d'un milliard d'euros par an pour des acquisitions dans son plan stratégique à horizon 2020.

Le numéro deux de l'assurance en Europe, après l'allemand Allianz, a aussi fait part mercredi de son souhait de procéder à des rachats d'actions qui porteront sur un maximum de 37 millions de titres, soit environ 1,5% de son capital.

Sur la base du cours de clôture d'Axa mardi à 24,51 euros, ces rachats d'actions représenteraient un montant de près de 907 millions d'euros. Ils débuteront le 11 mai pour se terminer le 31 décembre 2017 au plus tard.

Au premier trimestre, Axa a enregistré un chiffre d'affaires en repli de 0,1% en publié à 31,6 milliards d'euros, là où les analystes attendaient en moyenne 32,01 milliards d'après le consensus réalisé par Inquiry Financial pour Reuters.

Sur la période, ses revenus ont crû de près de 9% dans la gestion d'actifs et de 1,2% dans l'assurance dommages. Ils ont en revanche reculé de 1,4% dans l'assurance-vie, l'épargne et la retraite.

Dans la gestion d'actifs, la collecte réalisée chez Axa Investment Managers entre janvier et mars a permis de compenser la perte d'un mandat de gestion institutionnelle chez AB.

(Avec Sudip Kar-Gupta, édité par Dominique Rodriguez)

par Matthieu Protard et Maya Nikolaeva

Valeurs citées dans l'article : AXA, Allianz SE