Aaron Back,

The Wall Street Journal

Après toute une année de progression de l'octroi de crédits, des signes avant-coureurs de problèmes apparaissent dans le domaine du crédit automobile.

Au cours des dernières semaines, certains spécialistes du crédit auto ont averti d'une augmentation des taux de défaut. La cote des véhicules d'occasion tend par ailleurs à chuter plus fortement qu'escompté, ce qui conduit à des recouvrements moindres lorsque des emprunteurs cessent de rembourser.

L'indice le plus récent provient du cabinet de recherche Edmunds.com, qui a montré dans un rapport récent que le nombre de personnes revendant leur véhicule pour en acheter un neuf alors même qu'il leur reste à rembourser d'importantes sommes sur le premier avait atteint un record.

Au cours des trois premiers trimestres de 2016, le nombre de ces achats de véhicules neufs alors que la valeur résiduelle de l'ancien véhicule est inférieure au montant restant à rembourser a atteint le niveau record de 32% des reprise, selon Edmunds.com, contre 30% à la même période de 2015 et seulement 22% voilà cinq ans. L'écart moyen par rapport à la valeur résiduelle a aussi atteint un record à 4.832 dollars. Un montant significatif si l'on considère que la valeur moyenne de reprise, pour l'achat d'un véhicule neuf, est de 33.000 dollars, selon l'analyste Ivan Drury.

En conséquence, beaucoup d'emprunteurs reportent le solde dû sur un nouvel emprunt, ce qui porte à plus de 100% le ratio d'endettement par rapport à la valeur du véhicule. Il leur faudra rembourser à un moment donné, soit par des mensualités plus élevées ou par un allongement de la durée des prêts. La durée moyenne des prêts auto a déjà grimpé à 69 mois, contre 63 mois il y a cinq ans, selon Edmunds.

Pour les sociétés de crédit à l'automobile, tout cela implique une chose : la probabilité de défauts à venir augmente. Et si les prêteurs réagissent finalement en durcissant les conditions d'accès au crédit, alors les ventes de véhicules souffriront. Au bout du compte, il faudra bien que quelqu'un paie la frivolité des établissements de crédit.

-Aaron Back, The Wall Street Journal

(Version française Guillaume Bayre) ed: ECH