PARIS, 18 novembre (Reuters) - Emmanuel Macron travaillera avec Angela Merkel ce dimanche à Berlin et Charles Michel lundi à Bruxelles sur les dossiers européens qu'il veut voir aboutir avant la fin de l'année et le projet d'accord sur le Brexit qui a déclenché une tempête politique au Royaume-Uni.

Le président français espère s'accorder avec la chancelière allemande pour tenter de convaincre leurs partenaires européens d'entériner en décembre des mesures visant à taxer davantage les grandes entreprises du numérique et à approfondir la zone euro.

En pleine crise politique outre-Manche, ils échangeront leurs conclusions sur le texte des négociateurs européens et britanniques sur les conditions de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne et le projet de déclaration politique sur la relation future entre les deux entités qui doit l'accompagner.

Les ministres chargés des Affaires européennes se réuniront lundi, les conseillers diplomatiques des chefs d'Etat et de gouvernement plus tard dans la semaine et un sommet spécial des dirigeants européens est prévu dimanche 25 novembre.

Les Etats examinent actuellement le texte et des demandes d'amendements sont possibles mais pas certaines, notamment sur la pêche et les garanties d'une concurrence équitable, a souligné vendredi une source à l'Elysée.

"N’extrapolons pas là-dessus, personne ne l’a demandé aujourd’hui et on verra", a ajouté la source. "Ça n’est juridiquement pas exclu mais c’est évidemment politiquement autre chose parce qu’il y a eu des mois de négociations."

Devant l'ensemble des députés et des membres du gouvernement allemand réunis au Bundestag, Emmanuel Macron insistera sur le moment que traverse l'Europe et "sur une forme de responsabilité franco-allemande dans l’Europe d’aujourd’hui pour préserver notre projet et le relancer", a poursuivi la source à l'Elysée.

Emmanuel Macron estime que des avancées rapides sont nécessaires, après celles enregistrées sur le travail détaché et la défense européenne, pour contrer la force des eurosceptiques à l'approche des élections européennes de mai 2019.

ESPOIR SUR LA ZONE EURO

Le ministre allemand des Finances, Olaf Scholz, a apaisé lundi une forme d'inquiétude à Paris, en déclarant que l'Allemagne soutenait le modèle français de taxe sur le numérique. Le soutien de l'Allemagne est indispensable pour espérer convaincre les pays toujours opposés à une telle taxation, notamment l'Irlande, le Danemark et la Suède.

Paris espère aussi s'accorder avec Berlin sur les trois piliers du projet d'approfondissement de la zone euro - budget, achèvement de l'union bancaire et réforme du Mécanisme européen de stabilité (MES), qui figurent dans la déclaration franco-allemande de Meseberg mais dont les modalités les divisent.

L'objectif est d'arriver à des convergences que le Conseil européen des 13 et 14 décembre avaliserait, avant d'éventuellement d'aller plus loin après le scrutin européen.

"Il y a accord avec les Allemands pour dire qu'on a besoin d'un budget pour faire de l'investissement et des dépenses de compétitivité", a dit une source au ministère des Finances, jugeant possible un accord sur l'union bancaire et le MES.

Taxation des "Gafa" (du nom de Google, Apple ), Facebook) et Amazon) et approfondissement de la zone euro seront examinés par les ministres des Finances de la zone euro lundi, avec l'objectif de s'accorder lors d'une nouvelle réunion le 4 décembre.

Tous ces sujets seront également au menu des discussions entre Emmanuel Macron et le Premier ministre belge, Charles Michel, lundi à Bruxelles.

Lors de cette visite d'Etat, la première d'un président français selon l'Elysée, Emmanuel Macron débattra également mardi des sujets européens avec des étudiants de l'université de Louvain-la-Neuve. (Jean-Baptiste Vey, avec Leigh Thomas, édité par Yves Clarisse)

Valeurs citées dans l'article : Apple, Amazon.com, Facebook, Alphabet