(Actualisé avec citations, contexte)

WASHINGTON, 13 mars (Reuters) - Donald Trump a décrété vendredi l'Etat d'urgence nationale pour faire face à l'épidémie de coronavirus, ouvrant la voie au déblocage d'une aide fédérale supplémentaire de 50 milliards de dollars à destination des Etats et localités affectés.

Le président des Etats-Unis, qui pourrait avoir côtoyé un porteur du virus, a en outre annoncé qu'il se soumettrait prochainement à test de dépistage.

"Pour libérer les pleins pouvoirs du gouvernement fédéral dans le cadre cet effort, je déclare aujourd'hui officiellement une urgence nationale. Ce sont deux mots très forts", a-t-il déclaré.

"L'initiative que je prends donnera aux Etats et territoires ou localité accès à 50 milliards de dollars - un montant très important - dans le cadre de notre lutte commune contre cette maladie."

"Les choses pourraient empirer. Les huit prochaines semaines seront décisives", a averti Donald Trump, qui n'a pas hésité à échanger des poignées de mains avec les chefs d'entreprise venus assister à son allocution, dans la roseraie de la Maison blanche. Le président a été en contact samedi avec un haut fonctionnaire brésilien qui s'est ensuite avéré porteur du virus.

Prié de dire s'il allait effectuer un test, il a répondu : "Très probablement, oui, très probablement. Pas pour cette raison, parce que je pense que je le ferai de toute façon". "Nous n'avons aucun symptôme", a-t-il insisté.

L'urgence nationale, qui s'appuie sur le Stafford Act voté en 1988, autorise l'Agence fédérale de gestion des secours (FEMA) à mettre des fonds à la disposition des Etats et des comtés, et de déployer des équipes de secours. Cette loi n'a été utilisée qu'une fois, par le président Bill Clinton en 2000 face à l'épidémie de virus du Nil occidental.

"UN SACRIFICE PARTAGÉ"

Outre l'aide aux Etats et aux collectivités, le gouvernement coopère avec le secteur privé, notamment pour accélérer le dépistage, a poursuivi le chef de l'exécutif.

Doug McMillon, directeur général de Walmart, le géant américain de la grande distribution, a selon lui accepté de mettre sur pied un dispositif pour procéder à des tests sur les parkings de ses magasins et Google développe un site Web pour aider les particuliers à déterminer s'ils doivent être dépistés.

Donald Trump, qui a décidé mercredi de fermer les frontières américaines aux ressortissants de 26 pays européens pendant 30 jours à compter de vendredi à minuit, a indiqué que le Royaume-Uni - pour le moment épargné - et quelques Etats supplémentaires pourraient être ajoutés à la liste.

Le coronavirus apparu en décembre dans le centre de la Chine est désormais présent dans 130 pays et 138.000 cas ont été dénombrés à travers le monde, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Aux Etats-Unis, le bilan s'élève à 46 morts.

"Grâce à un effort très collectif, à un sacrifice partagé, à la détermination nationale, nous surmonterons la menace du virus (...) Nous supprimerons ou éliminerons tous les obstacles pour fournir à nos concitoyens les soins dont ils ont besoin et auxquels ils ont droit. Aucune ressource ne sera épargnée", a assuré Donald Trump, qui a par ailleurs promis d'aider si nécessaire le secteur des voyages et du transport aérien.

Il a également promis de supprimer les intérêts des prêts étudiants et a ordonné au département de l'Energie de profiter des bas prix du pétrole pour remplir complètement les réserves stratégiques nationales.

(Steve Holland, version française Jean-Stéphane Brosse et Jean-Philippe Lefief)