Zurich (awp) - L'énergéticien Alpiq étudie actuellement la vente de ses deux centrales à charbon tchèques, à Kladno et Zlín. Avec ce désinvestissement, l'entreprise continue à se concentrer sur son coeur de métier dans l'énergie "de plus en plus décarboné", a-t-elle indiqué mardi.

Alpiq détient l'ensemble des parts dans ces deux centrales thermiques tchèques. Celle de Kladno dispose d'une puissance électrique de 516 mégawatts tandis que celle de Zlín a une capacité de 64 mégawatts électriques et 376 mégawatts thermiques.

Les centrales produisent de l'électricité en ruban de même que de la chaleur de processus et de la chaleur pour le chauffage à distance pour des industries, des bâtiments publics tels que des écoles, des hôpitaux ou des centres commerciaux, a précisé à AWP Christel Varone, porte-parole. A l'issue de la vente, Alpiq sera complètement désengagé des activités liées au charbon.

La société précise que l'objectif de ce désinvestissement est d'avoir un portefeuille de production "exempt de charbon à l'échelle européenne".

Au cours des dernières années, plusieurs pays européens ont annoncé leur volonté de sortir du charbon, dont la France, l'Allemagne et les Pays-Bas. Dotée d'une mauvaise image, ce minerai est une source d'énergie non renouvelable critiquée en raison des émissions de CO2 engendrées. En Suisse, le charbon représente une part infime de l'approvisionnement énergétique.

A la question de savoir si cette vente ne se ferait pas au rabais, dans un contexte où de nombreux énergéticiens européens tentent de se débarrasser des activités liées au charbon, la porte-parole d'Alpiq a souligné que les motifs étaient "exclusivement stratégiques" et que les deux centrales avaient "de bonnes performances" et travaillaient "selon des standards très élevés". Elle a souligné que la vente ne sera réalisée que si les trois critères suivants sont tous remplis: prix, sécurité de la transaction et conditions contractuelles.

Le prix qu'Alpiq pourrait éventuellement retirer de la cession de ces activités n'a pas été communiqué.

Numéro un en Suisse dans la numérisation

La clôture éventuelle de la transaction ne s'effectuera que "si les trois critères prix, sécurité de la transaction et conditions contractuelles sont tous remplis", écrit la société dans son communiqué.

Ce désengagement intervient après la cession des activités de services et d'ingénierie d'Alpiq l'été dernier au français Bouygues, qui lui a rapporté environ 720 millions de francs suisses. Ces activités généraient annuellement un chiffre d'affaires de 1,7 milliard et occupaient 7650 personnes, dont 4000 en Suisse, soit plus de 80% des 9200 employés du groupe à fin 2017, selon les déclarations d'Alpiq.

L'entreprise souhaite poursuivre le recentrage de ses activités sur son parc européen de centrales, la commercialisation d'énergies flexibles, à la fois issues de ses centrales et d'unités de production décentralisées appartenant à des tiers, ainsi que dans les services énergétiques numériques.

Dans le domaine de la numérisation, Alpiq a mis en place des solutions pour améliorer l'efficience et développé des produits et services pour ses clients en Europe, en particulier dans les secteurs de la mobilité électrique, des réseaux intelligents ("smart grids"), de la gestion de la charge et de la commercialisation d'énergies flexibles, a énuméré Mme Varone. Les liquidités provenant de la vente seront utilisées pour poursuivre les projets numériques et serviront également à optimiser le bilan.

Au premier semestre, l'énergéticien, qui produit un tiers de l'énergie hydraulique en Suisse, a essuyé une perte nette de 50 millions de francs suisses, dix fois supérieure à celle de la même période de 2017. La principale raison en est la couverture des prix durant les années précédentes, qui grève la production d'électricité suisse par rapport à la même période de l'an passé.

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