PARIS, 21 novembre (Reuters) - L'Etat concentrera en priorité les soutiens publics à l'industrie sur 124 territoires vers lesquels plus de 1,3 milliard d'euros seront fléchés, annoncera jeudi Edouard Philippe.

Le Premier ministre dévoilera la liste de ces territoires, qui concentrent 50% des emplois industriels français, et lancera une initiative sur les batteries, notamment pour l'automobile, lors d'une réunion du Conseil national de l'industrie à Paris.

L'objectif de l'initiative, qui sera pilotée par les régions, est de diffuser des moyens publics sur des territoires souvent éloignés des grandes villes, explique-t-on à Matignon.

Pour accroître l'attractivité de ces territoires, l'Etat orientera notamment vers eux en priorité l'installation des infrastructures de communication à haut débit (fibre et 4G).

Des moyens du plan d'investissement compétences (PIC) contribueront à répondre aux défis de recrutement, avec des formations courtes lancées début 2019 et un dispositif de "volontaire territorial en entreprise" sur le modèle du "volontaire international en entreprise" pour les étudiants des écoles de commerce et d'ingénieurs.

Les dispositifs d'accompagnement pour "l'industrie du futur" seront par ailleurs ciblés vers les PME de ces territoires.

Sur les quelque 1,3 milliard d'euros fléchés vers ces 124 territoires, plus de 500 millions viendront du programme d'investissements d'avenir (PIA), 250 millions du PIC et 500 millions de la Banque des territoires (Caisse des dépôts).

Sur les batteries, le gouvernement français discute avec le gouvernement allemand pour créer une industrie articulée entre les deux pays, alors que l'essentiel de la production est aujourd'hui assurée en Corée et en Chine.

La Commission européenne a lancé une initiative pour un "Airbus" des batteries mais les projets partent en ordre dispersé, avec notamment Saft (Total)- Siemens d'un côté et le Suédois Northvolt de l'autre.

Les constructeurs automobiles européens disent soutenir un "Airbus" des batteries s'il est compétitif mais aucun ne semble prêt à investir directement et tous ont contracté avec les fabricants asiatiques pour leurs futurs modèles.

Edouard Philippe devrait évoquer d'autres projets industriels jeudi comme celui du train à hydrogène soutenu par Alstom et la SNCF.

Il devrait également s'exprimer sur les risques liés au Brexit pour les industriels français mais aussi sur l'opportunité d'attirer à cette occasion des investissements industriels au détriment du Royaume-Uni.

En plus des 16 filières industrielles organisées sous les auspices du Conseil national de l'industrie, deux nouvelles filières seront annoncées jeudi : l'une portant sur les infrastructures numériques et l'autre sur la sécurité, notamment la cybersécurité. (Jean-Baptiste Vey, avec Gilles Guillaume, édité par Yves Clarisse)

Valeurs citées dans l'article : Alstom, Siemens, Total