Les principales Bourses européennes évoluent en ordre dispersé lundi dans les premiers échanges après la signature par Donald Trump d'un nouveau plan d'aide américain par décret et des indicateurs chinois positifs dans un contexte de marché toujours dominé par les tensions entre Pékin et Washington.

À Paris, l'indice CAC 40 gagne 0,05% à 4.892,08 points vers 08h15 GMT. À Francfort, le Dax perd 0,22% alors qu'à Londres, le FTSE prend 0,64%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro recule de 0,15%, le FTSEurofirst 300 monte de 0,36% et le Stoxx 600 abandonne 0,02%.

Les actions européennes avaient déjà fini sur une note hésitante vendredi, entre les chiffres meilleurs que prévu de l'emploi américain et l'escalade des tensions entre la Chine et les Etats-Unis après la signature par Donald Trump de décrets visant les groupes chinois ByteDance, propriétaire de l'application TikTok, et Tencent, qui possède la messagerie WeChat.

Samedi, après des semaines d'opposition entre républicains et démocrates, Donald Trump a décidé de contourner le Congrès américain en signant un plan de relance par décrets pour apporter une aide financière aux millions d'Américains que l'épidémie de coronavirus a mis au chômage.

Ses "executive orders" permettront notamment un gel des cotisations salariales et le versement d'une indemnité hebdomadaire de 400 dollars aux dizaines de millions de chômeurs, une allocation inférieure aux 600 dollars dont ils bénéficiaient jusqu'à fin juillet. Mais ce plan peut toujours être contesté en justice par les démocrates.

"La signature par le président américain d'un certain nombre de décrets visant à atténuer la perte de l'allocation chômage supplémentaire de 600 dollars semble avoir réconforté les marchés qui croient, à juste titre ou à tort, qu'il y aura un accord à plus long terme dans les semaines à venir", a déclaré Michael Hewson chez CMC Markets.

Dimanche soir, la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, et le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, ont déclaré être ouverts à une reprise des discussions.

L'agenda économique du jour est mince, avec juste l'enquête mensuelle de conjoncture de la Banque du France qui observe une reprise de l'activité économique française en juillet mais à un rythme moins rapide qu'en juin, pour s'établir 7% en dessous de ses niveaux habituels.

VALEURS

Avec une diminution notable des publications de résultats et les vacances estivales, les annonces d'entreprises se font rares et peu de valeurs se démarquent.

A Paris, Alstom perd 1,71% après avoir annoncé qu'il tiendrait compte des "évolutions négatives et non prévues" apparues dans les derniers résultats financiers de Bombardier dans les discussions à venir avec le groupe canadien, dont il prévoit de racheter la division ferroviaire.

En hausse, Spie grimpe de 3,45%, porté par un relèvement de recommandation de Jefferies à l'achat contre "sous-performance".

Suez gagne 2,47% après une information de l'agence Bloomberg selon laquelle le groupe Schwarz, propriétaire des supermarchés Lidl, serait intéressé par le rachat de son activité de gestion de déchets en Europe continentale, une cession qui pourrait rapporter trois milliards d'euros au groupe français.

Au niveau sectoriel, l'indice Stoxx de l'énergie prend 1% après la publication d'indicateurs encourageants en Chine.

EN ASIE

A l'exception de Hong Kong, les marchés chinois ont fini en hausse avec de nouveaux signes de reprise de la deuxième économie mondiale.

Les prix à la production en Chine ont baissé de 2,4% en rythme annuel en juillet, un recul moins important que le mois précédent (-3,0%), sous l'effet de la hausse des cours pétroliers et de la remontée de l'activité industrielle vers des niveaux antérieurs à la crise sanitaire.

L'indice des prix à la consommation a progressé de 2,7%, la plus forte hausse en trois mois, contre +2,5% en juin et +2,6% attendu.

L'indice CSI 300 de Chine continentale a progressé de 0,4% et le composite à Shanghai de 0,8%.

A contrario, le Hang Seng à Hong Kong a lâché 0,6% après l'arrestation d'une des figures du mouvement pro-démocratie hongkongais, le patron de presse Jimmy Lai, pour des soupçons de collusion avec des puissances étrangères, ce qui pourrait attiser davantage les discordes entre Pékin et Washington.

La Bourse de Tokyo est restée fermée pour un jour férié.

A WALL STREET

Les futures de Wall Street préfigurent une ouverture en légère hausse après une clôture en ordre dispersé vendredi, entre les chiffres de l'emploi et le blocage des discussions sur un nouveau plan de soutien à l'économie entre élus démocrates et républicains.

L'indice Dow Jones a gagné 0,17%, le S&P-500 a pris 0,06%tandis que le Nasdaq Composite reculait de 0,87%.

Le département du Travail a fait état de 1,763 million de créations de postes non agricoles le mois dernier après un record de 4,791 millions enregistré en juin.

Ce chiffre, qui marque un ralentissement important, ressort toutefois au-dessus des attentes des économistes interrogés par Reuters.

CHANGES/TAUX

Le dollar avance légèrement face à un panier de devises internationales qui inclut l'euro, qui recule à 1,1765 dollar.,.

Le rendement à 10 ans américain est inchangé à 0,5607% et son équivalent allemand perd un point de base à -0,52%.

PÉTROLE

Les prix du pétrole sont en hausse, soutenus par l'optimisme de la compagnie saoudienne Aramco sur la demande asiatique et par l'engagement de l'Irak à amplifier la réduction de sa production.

Le baril de brut léger américain gagne 1,6% à 41,88 dollars et celui de Brent prend 1,17% à 44,92 dollars.

(Laetitia Volga, édité par Marc Angrand)

par Laetitia Volga