Paris (awp/afp) - Le groupe immobilier Altarea est tombé dans le rouge, mais a réussi à faire progresser ses revenus semestriels malgré la crise du nouveau coronavirus, grâce à son efficacité pour encaisser ses ventes de logements, a-t-il annoncé jeudi.

Au premier semestre, Altarea a dégagé 1,38 milliard d'euros de chiffre d'affaires, soit une progression de 8,1% par rapport à la même époque de l'an dernier.

Il a subi une perte nette de 135 millions d'euros -contre un bénéfice de 80 millions un an plus tôt-, mais ce chiffre dépend beaucoup des fluctuations de valeurs des sites détenus par le groupe.

Plus représentatif des performances, le bénéfice récurrent a progressé de 7,2% à 118 millions d'euros.

Altarea, qui construit des logements et des bureaux tout en louant des commerces, se distingue des autres grands promoteurs français qui ont généralement subi une baisse de leur chiffre d'affaires face à la crise.

Cette bonne performance s'explique notamment par son efficacité à faire enregistrer ses ventes de logements auprès des notaires, une procédure que le confinement avait presque totalement gelée.

Pendant cette période, entre mars et mai, "on travaillait pour prendre des rendez-vous chez les notaires: on n'a pas attendu d'être sortis du confinement", a expliqué à l'AFP Alain Taravella, président d'Altarea. "La volonté a été de faire rentrer l'argent."

Altarea a aussi fait progresser ses réservations de logements, gage de futurs revenus. Sur ce plan, le tableau ressemble à ses grands concurrents: les ventes aux particuliers ont chuté, mais ont été compensées auprès de grands investisseurs.

Malgré cette résistance, Altarea reste prudent. Pour le second semestre, il table sur un bénéfice récurrent semblable à la première moitié de l'année.

Or, sur l'ensemble de 2020, cela marquerait une nette baisse par rapport à 2019, même s'il promet de faire repartir ses résultats l'an prochain.

"Je ne peux pas dire: +On va faire aussi bien que l'année dernière+, alors que je ne sais pas comment va être la rentrée", a reconnu M. Taravella. "On ne sait pas si on va avoir une crise économique, sanitaire, sociale..."

Le groupe, qui a dû reporter de grands projets de bureaux comme le futur siège d'Orange, fait surtout face à des incertitudes dans le commerce.

Au second trimestre, il n'a pu encaisser que moins d'un tiers des loyers de ses enseignes locataires et mène actuellement des négociations avec un grand nombre d'entre elles pour revoir leur facture.

afp/rp