La période d'avril à juin s'annonçait périlleuse pour la filiale du groupe Bouygues dans un contexte électoral souvent propice à un attentisme des annonceurs et alors que les audiences avaient été dopées l'an dernier par l'euro de football.

Sur l'ensemble du premier semestre, les recettes publicitaires de ses chaînes gratuites ont progressé - pour le deuxième trimestre consécutif - de 1,2% à 745,2 millions d'euros, les chaînes de la TNT ayant plus que compensé les difficultés du vaisseau amiral TF1.

Le groupe a notamment repositionné avec succès sa chaîne TMC qui a gagné 1,2 point d'audience en l'espace d'un an sur les publics de 25 à 49 ans, tirée par la locomotive Quotidien et son animateur star Yann Barthès, chipé à Canal+.

Le résultat opérationnel courant du premier groupe privé de télévision en France a par ailleurs bondi de 87,1% à 107,6 millions grâce aux économies réalisées sur le budget des programmes, TF1 n'ayant pas retransmis d'événement sportif majeur sur la période.

"TF1 a signé une nouvelle série de résultats solides, reflétant un marché de la publicité à la télévision légèrement meilleur que prévu", estiment les analystes de Kepler Cheuvreux dans une note.

A 11h32, le titre avance de 0,64% à 11,735 euros, donnant une capitalisation boursière de 2,46 milliards d'euros, le marché se montrant prudent au vu de la remontée du titre ces derniers mois (+24% depuis le début de l'année) et dans l'attente des résultats de M6 mardi.

"L'action de TF1 a surperformé les diffuseurs européens de plus de 20% depuis le début de l'année à la suite du plan stratégique de février et des résultats annuels de mars", soulignent les analystes de Jefferies dans une note.

BRAS-DE-FER AVEC LES OPÉRATEURS

"Nous restons inquiets de l'impact que pourrait avoir le contrôle des coûts de programme sur la part de marché publicitaire de TF1, au vu, en particulier, de la forte compétition sur le marché français."

TF1 s'est fixé des objectifs ambitieux, dont celui de redresser sa marge parmi les plus faibles du secteur, en diversifiant notamment ses sources de revenus.

Le groupe s'est notamment engagé dans un bras-de-fer avec les opérateurs télécoms en vue d'obtenir une rémunération pour la distribution de ses chaînes gratuites. Les opérateurs lui ont opposé une fin de non-recevoir pour l'instant.

"TF1 fait des progrès dans ses discussions avec les opérateurs télécoms", a expliqué Gilles Pélisson lors d'une conférence avec les analystes, tout en reconnaissant les "résistances" suscitées par le projet.

"Tout le monde montre ses muscles", a-t-il ajouté, alors qu'il était interpellé sur un recours engagé par Orange sur le sujet, ajoutant que TF1 était "très déterminé".

TF1 prévoit par ailleurs de faire des décrochages publicitaires en Belgique pour les annonceurs belges francophones, ce qui devrait générer des revenus supplémentaires à partir de l'an prochain.

Le diffuseur exclut en revanche pour l'instant d'introduire des coupures publicitaires dans ses journaux d'information comme l'y autorise la nouvelle convention négociée avec le Conseil supérieur de l'audiovisuel.

(Gwénaëlle Barzic, édité par Jean-Michel Bélot)

Valeurs citées dans l'article : Bouygues, Orange, Métropole Télévision - M6, TF1, Iliad, SFR Group, Altice