L'opérateur télécoms, fondé et contrôlé par Xavier Niel, fait les frais d'une concurrence toujours féroce sur le marché français des télécoms avec à la clef un recul du nombre de ses abonnés dans le mobile comme dans le fixe dans l'Hexagone.

La maison mère de Free, dont le cours a été divisé par deux en Bourse depuis un an, table désormais sur un solde Ebitda - Investissements en France de plus de 800 millions d'euros en 2020 alors qu'il visait à l'origine plus d'un milliard d'euros, une prévision ensuite revue à la baisse à environ un milliard d'euros.

L'opérateur, qui a affiché un flux de trésorerie libre négatif à hauteur de 1,44 milliard d'euros l'an dernier, soit le double de l'année précédente, a engagé des discussions avec des fonds d'investissements en vue d'une potentielle cession d'une partie de ses antennes mobiles en France.

Il emboîte ainsi le pas de ses concurrents Bouygues Telecom (filiale de Bouygues) et Altice qui ont cédé une partie de leurs infrastructures pour financer leurs investissements dans le très haut débit mobile et fixe.

"(...) le groupe a entamé un processus de revue de ses actifs mobiles et étudie actuellement la possibilité de mettre en œuvre un partenariat industriel avec un fonds d'investissement concernant l'infrastructure passive de son réseau mobile, portant sur environ 5.700 sites mobiles", dit Iliad dans son communiqué de résultats.

RÉUNION INVESTISSEURS EN AVRIL

Aucune décision n'a encore été prise par le groupe qui a recours à une banque pour le conseiller sur l'opération, a précisé à des journalistes le directeur général Thomas Reynaud.

En 2018, le chiffre d'affaires d'Iliad a progressé au global de 0,6% à 4,9 milliards d'euros à la faveur de la contribution de ses nouvelles activités en Italie mais ses revenus ont baissé de 1,9% en France à 4,77 milliards sous le coup des départs d'abonnés.

Free a perdu 254.000 abonnés mobiles et 93.000 abonnés fixes lors d'un exercice où les concurrents Orange et Bouygues Telecom ont repris des parts de marché.

Son Ebitda a par ailleurs reculé de 1,2% à 1,76 milliard même si la rentabilité d'Iliad a résisté en France, l'Ebitda affichant une hausse de 1,7% à 1,81 milliard d'euros donnant une marge en amélioration à près de 38%.

En début de séance, l'action cède 5,75% à 85,3 euros alors que le SBF120 est pour sa part quasi-inchangé (+0,03%).

"Nous avons la conviction que nous sommes au début d'un cycle de croissance", a déclaré le directeur général d'Iliad, en soulignant que les départs de clients se sont concentrés sur les offres d'entrée de gamme ou sur les forfaits internet en promotion.

Iliad, dont la nouvelle box haut-de-gamme a séduit 100.000 clients en deux mois de commercialisation, vise un retour à la croissance des ventes dès 2019.

Le groupe tiendra une réunion investisseurs mi-avril.

(Gwénaëlle Barzic et Mathieu Rosemain, édité par Benoît Van Overstraeten)