À Paris, le CAC 40 a terminé en baisse de 0,75% à 4.938,14 points. Le Footsie britannique, pénalisé par l'appréciation de la livre, a perdu 1,28% et le Dax allemand a cédé 0,94%.

L'indice EuroStoxx 50 a abondonné 0,86%, le FTSEurofirst 300 a cédé 0,73% et le Stoxx 600 a fini en repli de 0,70%.

Les marchés américains, fermés pour cause de Thanksgiving, ne rouvriront vendredi que pour une séance écourtée, avec une clôture avancée à 18h00 GMT.

Les volumes d'échanges en Europe ont donc été réduits, représentant moins de 85% de la moyenne quotidienne des trois derniers mois pour le Stoxx 600 et de 70% pour le CAC.

En l'absence d'orientation de Wall Street, les incertitudes allant de la politique italienne au ralentissement de la croissance économique en passant par le resserrement monétaire aux Etats-Unis ont découragé les investisseurs de prendre des risques.

La prudence des marchés est également nourrie par l'approche de la rencontre entre le président américain Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping la semaine prochaine en marge du sommet du G20 à Buenos Aires.

La publication des "minutes" de la Banque centrale européenne n'a pas eu de répercussions sur la tendance. Les responsables de l'institution ont souligné lors de leur réunion d'octobre la nécessité de réaffirmer l'arrêt du programme d'achat d'actifs à la fin de l'année en dépit de risques croissants pour l'économie pointés par certains d'entre eux.

VALEURS

En Bourse, quasiment l'ensemble des secteurs européens ont fini dans le rouge, à commencer par le compartiment lié aux métaux industriels (-1,56%) du fait de sa sensibilité au risque de ralentissement de l'économie mondiale et aux questions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis.

Le secteur bancaire italien a fini en hausse de 0,17% après avoir perdu jusqu'à 1,9% dans la matinée avec le refus de l'Italie de modifier son projet du budget 2019 malgré les menaces de sanctions de Bruxelles.

Luigi di Maio, vice-président du Conseil, a toutefois estimé qu'il restait un espace pour dialoguer avec la Commission et Pierre Moscovici, le commissaire européen aux Affaires économiques, a dit croire toujours à un accord.

"Plus la situation perdurera, plus les investisseurs seront nerveux. L'UE doit garder à l'esprit que l'Italie est le troisième marché obligataire au monde et qu'une flambée des rendements pourrait déclencher une crise de la dette", commente David Madden, analyste chez CMC Markets.

Parmi les plus fortes baisses du Stoxx, le distributeur britannique d'énergie Centrica a chuté de 9,23% après avoir annoncé une perte de clients et une contraction de ses productions d'énergie nucléaire et de pétrole et gaz.

Altice a perdu 11,88% à 1,78 euros, un creux de six mois, ses résultats du troisième trimestre ayant déçu les analystes.

CHANGES

L'euro et le sterling sont en hausse après l'annonce d'un accord de principe entre l'Union européenne et la Grande-Bretagne sur une déclaration portant sur l'avenir de leurs relations bien que des incertitudes demeurent.

"Il s'agit d'une nouvelle encourageante du point de vue des investisseurs, car elle apporte des éclaircissements nécessaires aux investisseurs et aux entreprises britanniques et de l'Union européenne", a déclaré Jane Foley, chargée de la stratégie changes chez Rabobank à Londres. "Mais, à moins d'un soutien politique, ces gains pourraient ne pas être durables." ajoute-t-elle.

La devise britannique a grimpé à un plus haut d'une semaine face à l'euro (+0,76%) et au dollar (+0,53%).

De son côté, l'euro prend 0,19% à 1,1405 dollar.

TAUX

Sur le marché obligataire, le rendement du Bund à 10 ans est stable à 0,37%.

En revanche, le rendement à dix ans italien a reculé autour de 3,45% après être tombé à un creux de 10 jours, des traders évoquant la couverture de positions courtes et des espoirs d'accord entre l'Europe et Rome sur le budget italien.

PÉTROLE

Le marché pétrolier s'est brièvement retourné à la hausse après avoir pris connaissance d'une chute des exportations de pétrole iranien en novembre, confirmant que les sanctions américaines entrées en vigueur au début du mois ont effrayé de nombreux acheteurs.

Mais le prix du baril est depuis reparti dans le rouge, toujours en raison des inquiétudes sur une surabondance du marché au lendemain de l'annonce d'une hausse des stocks de brut aux Etats-Unis.

Au moment de la clôture européenne, le baril de Brent cède 1,02% à 62,83 euros et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) perd 1,28%, autour sous les 54 dollars.

LES INDICATEURS DU JOUR

Les investisseurs européens ont pris connaissance de la stagnation du climat des affaires en France le mois dernier et d'une dégradation plus forte que prévu de la confiance des consommateurs en zone euro, à un plus bas de 20 mois..

A SUIVRE vendredi :

Au menu des indicateurs vendredi, le PIB allemand détaillé pour le troisième trimestre sera connu à 07h00 GMT, suivi des indices PMI flash en France (à 8h15 GMT), en Allemagne (à 8h30 GMT) et en zone euro (9h00 GMT).

(Avec Saikat Chatterjee à Londres, édité par Véronique Tison)

par Laetitia Volga