Orange est confronté depuis de nombreuses années à une féroce guerre des prix dans l'Hexagone, qui pèse sur ses marges et celles de ses concurrents SFR (groupe Altice Europe), Bouygues Telecom et Iliad.

A 11h40, le titre gagnait 1,75% à 13,07 euros, affichant ainsi l'une des plus fortes progressions de l'indice CAC 40, lui-même en repli (-0,92%).

L'opérateur historique a annoncé pour le 4e trimestre une progression de 1,3% de son résultat opérationnel (EBITDAaL) à 3,29 milliards d'euros, bénéficiant du retour à la croissance en France et de l'accélération de l'activité en Afrique et Moyen-Orient.

Le chiffre d'affaires trimestriel du groupe s'est accru de 1,1% à 11,1 milliards. L'activité a reculé en revanche de 2,3% en Espagne, deuxième marché du groupe derrière la France, avec l'apparition d'offres concurrentes très agressives.

Les bonnes performances en France soutiendront le niveau de cash flow des activités télécoms en 2020, a déclaré à la presse le directeur financier, Ramon Fernandez, alors que les opérateurs ont été en mesure de relever leurs prix.

"Le marché français soutient cette perspective, dans la mesure où on a vu une amélioration progressive, lente, mais elle est quand même là.", a-t-il ajouté, faisant référence à l'objectif de cash flow organique des activités télécoms supérieur à 2,3 milliards d'euros cette année, en amélioration par rapport à l?objectif annoncé en décembre.

Le groupe a accru l'an dernier ses investissements en équipements, ce qui avait conduit des analystes à s'interroger sur sa capacité à contenir sa dette.

Ramon Fernandez a souligné que les investissements dans la fibre étaient vitaux pour se démarquer des concurrents.

Orange, qui a précisé jeudi qu'il maintiendrait son ratio d'endettement à un niveau équivalent à deux fois son EBITDAaL, avait indiqué l'an dernier qu'il ne réduirait pas ses investissements avant 2022, après avoir initialement prévu de les réduire à partir de 2019.

Le groupe n'a pas donné de détails sur son projet, annoncé l'an dernier, de placer ses réseaux fixes et mobiles dans des entités distinctes, se bornant à indiquer que le processus était en cours.

Le projet d'une cession partielle des tours de téléphonie mobile en Europe, en particulier en France et en Espagne, est toujours à l'étude, a également indiqué le directeur financier.

La cession d'une partie des tours, dont la valeur est évaluée à quelque 10 milliards d'euros par plusieurs analystes, permettrait de financer les investissements.

Ramon Fernandez a par ailleurs déclaré qu'un processus avait été officiellement engagé pour trouver un partenaire financier à Orange Concessions, un véhicule dédié qui regroupe notamment certains actifs dans la fibre en France.

(Mathieu Rosemain, version française Jean-Michel Bélot, édité par Nicolas Delame)

par Mathieu Rosemain