(Actualisation: déclarations du PDG d'Altran sur l'offre de Capgemini et sur ses échanges avec Elliott Management)

PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le groupe d'ingénierie et de conseil en technologies Altran a une nouvelle fois défendu jeudi l'offre publique d'achat dont il fait l'objet de la part de Capgemini, tout en prenant acte des réserves exprimées par plusieurs actionnaires minoritaires dont le fonds activiste Elliott.

Capgemini a lancé le 16 octobre dernier une OPA "amicale" sur Altran, au prix de 14 euros par action. "Ce projet permettra à la nouvelle entité combinée d'accélérer son ambition dans le domaine de la transformation numérique pour les acteurs industriels et de renforcer son leadership dans les services d'ingénierie et de R&D", a commenté Dominique Cerutti, le président-directeur général d'Altran.

Les conditions de l'offre suscitent une forte opposition de la part d'actionnaires minoritaires, qui jugent le prix sous-évalué et ont introduit un recours devant la Cour d'appel de Paris contre la décision de conformité prise par l'Autorité des marchés financiers. Ce recours pourrait retarder de plusieurs mois l'opération, initialement prévue à la fin de l'année 2019.

"Cet appel n'est pas automatiquement suspensif. Il faut attendre que la Cour d'appel se prononce sur ce point", a commenté Dominique Cerutti lors d'une conférence téléphonique. Le groupe attend également que l'Autorité des marchés financiers fixe le calendrier de clôture de l'offre, "vraisemblablement début décembre".

Le PDG a par ailleurs indiqué avoir rencontré les responsables du fonds activiste Elliott Management "une fois, dans le cadre d'un de nos roadshows avec les investisseurs". Selon lui, le fonds avait alors exprimé son soutien à la "logique industrielle" du rapprochement avec Capgemini tout en estimant que le prix de 14 euros ne reflétait pas la vraie valeur d'Altran.

Elliott a fait irruption dans ce dossier en annonçant le 12 juillet avoir acquis des options d'achat de type "equity swaps" sur Altran. Le fonds a jusqu'ici laissé planer le doute sur ses intentions, indiquant qu'il n'apporterait pas ses titres à l'offre de Capgemini mais pouvait changer d'avis à tout moment avant la clôture de l'offre ou de l'offre réouverte.

Selon l'agence Bloomberg, qui cite des sources proches du dossier, le fonds soutiendrait le recours en annulation déposé par l'Association des actionnaires minoritaires (Adam) et pourrait augmenter ses positions à plus de 10% du capital d'Altran.

Le fonds détenait, au 29 octobre, quelque 24,5 millions d'equity swaps représentant environ 9,5% du capital du groupe de conseil.

Croissance robuste au 3e trimestre

Altran a publié jeudi un chiffre d'affaires de 778,9 millions d'euros au troisième trimestre, en augmentation de 6,5% en données publiées et de 6% à taux de change et périmètre constants.

La croissance économique, soit la croissance organique retraitée du nombre de jours ouvrés, s'est élevée à 4,6% par rapport à la même période de l'exercice précédent.

La croissance s'est montrée robuste en Europe, à 7,2% en organique, soutenue notamment par le marché français et malgré l'impact sur les ventes du ralentissement de l'industrie automobile allemande. En Amérique du Nord, la croissance organique s'est établie à 2,6% tandis qu'elle a atteint 2,2% en Asie.

Le groupe a confirmé dans un communiqué "sa confiance dans ses perspectives d'activité malgré des événements isolés (Brexit, marché allemand, cycle des semi-conducteurs)". Altran vise d'ici à 2022 une marge opérationnelle d'environ 14,5%, un doublement de son bénéfice par action et un chiffre d'affaires de 4 milliards d'euros.

Pour l'exercice en cours, le groupe vise une réduction de son endettement grâce à l'amélioration de sa performance opérationnelle.

-François Schott, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 92; fschott@agefi.fr ed: VLV

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