La baisse a atteint 30% à Paris, où le magasin historique du boulevard Haussmann était fermé le samedi 8 décembre comme l'ensemble des boutiques du centre de Paris, après les violences et les dégradations intervenues lors des manifestations du 1er décembre.

En province, la chute a été de 25% et d'environ 30% dans certaines villes comme Marseille, Lyon et Bordeaux.

"Les pertes de chiffre d'affaires sont colossales et ne seront pas rattrapées", a déclaré à Reuters lundi Pierre Pelarrey, directeur général du Printemps Haussmann.

Les achats de Noël comptent pour 20% du chiffre d'affaires du Printemps.

Samedi 8 décembre, à moins de trois semaines de Noël, grands magasins, centres commerciaux et boutiques de luxe du centre de la capitale sont restés clos. Les marques du groupe LVMH, comme Louis Vuitton, Dior ou Fendi ou le Bon Marché, ainsi que celles de Kering (Gucci, Saint Laurent ou Balenciaga) ont baissé leur rideau. Hermès et Chanel ont fait de même.

Même chose pour les chaînes d'habillement comme H&M et Zara ou la distribution spécialisée comme Fnac-Darty.

Au Printemps Haussmann, le manque à gagner provient autant de la chute de la fréquentation des touristes étrangers, qui comptent pour 40% de ses ventes, que de l'absence des clients locaux qui ont préféré acheter en ligne, a précisé Pierre Pelarrey.

PAS DE RETOUR RAPIDE DE LA CLIENTÈLE ÉTRANGÈRE

Par ailleurs, les annulations de réservations ont été massives dans l'hôtellerie parisienne et le retour de la très précieuse clientèle étrangère devrait prendre du temps, selon le dirigeant.

"Le bilan est lourd et nous ne nous attendons pas à un redémarrage rapide de la fréquentation touristique", a-t-il dit.

Pour écouler des stocks qui s'annoncent élevés, les soldes du début de 2019 pourraient être "renforcés", a-t-il indiqué, sans plus de précision.

Nombre d'observateurs estiment qu'Amazon pourrait être le grand gagnant de ces événements, qui pèsent aussi lourdement sur les distributeurs et qui viennent plomber les récentes prévisions du Printemps.

Le groupe avait dit s'attendre, en septembre dernier, à une année record en 2018-2019 grâce au rebond du marché du luxe et à ses rénovations.

Alors que la part de ses ventes en ligne reste relativement limitée (7% du chiffre d'affaires, via le site de marques "premium" Place des tendances), le Printemps vient de lancer un vaste projet visant à accélérer le pas dans le digital avec un site dédié au luxe prévu pour la fin 2019 ou le début 2020.

Les Galeries Lafayette, voisines, se sont refusées à toute indication chiffrée, admettant simplement que le manque à gagner de samedi (8 décembre) ne serait "pas rattrapé".

(Edité par Gwénaëlle Barzic)

par Pascale Denis