Cette mesure se subsituera à la taxe sur les multinationales du numérique sur laquelle l'Union européenne n'a pas réussi à s'entendre en décembre dernier mais que Vienne espère toujours voir adoptée, a dit à la presse le chef du gouvernement autrichien.

Le projet de taxe européenne vise à répondre aux stratégies d'"optimisation fiscale" de groupes comme Google, Facebook ou Amazon, régulièrement accusés d'échapper à l'impôt en enregistrant leurs profits dans des pays à la fiscalité plus légère.

Dénonçant une "injustice fiscale", Sebastian Kurz s'est dit "convaincu" que d'autres pays en Europe suivraient l'exemple autrichien, ce qui finira pas accentuer la pression en faveur d'une solution européenne. La France est également favorable depuis longtemps à cette taxe.

La taxe autrichienne s'appliquera aux entreprises du numérique dont le chiffre d'affaires annuel dépasse 750 millions d'euros dans le monde et 10 millions d'euros en Autriche, a précisé par la suite le ministère des Finances dans un communiqué.

Le ministère a ajouté qu'il attendrait une réunion des ministres des Finances de l'UE en mars avant de mettre en oeuvre cette mesure.

"S'il n'y a toujours pas d'accord politique en faveur d'une taxe européenne sur le numérique lors de la réunion de l'Ecofin en mars, l'Autriche mettra en place sa taxe numérique au niveau national", a poursuivi le ministère, disant tabler sur des recettes d'au moins 200 millions d'euros par an.

(Francois Murphy; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)