L'indice Dow Jones a fini en hausse de 112,97 points, soit 0,44%, à 25.527,07 mais le S&P-500, plus large, a perdu 8,63 points ou 0,30% à 2.837,44.

Le Nasdaq Composite a chuté de 80,05 points (1,01%) à 7.852,19, sa plus forte baisse en un mois.

Facebook a plongé de 18,96%, du jamais vu en six années de cotation, après avoir averti que les coûts liés à la protection des données personnelles et un ralentissement de ses rentrées publicitaires comprimeraient ses marges pendant les deux prochaines années au moins.

La valorisation du groupe a ainsi fondu de 120 milliards de dollars (103 milliards d'euros) en une séance, un record pour une valeur individuelle dans l'histoire boursière américaine.

"Cela suscite des inquiétudes sur d'autres groupes confrontés à ces problématiques de protection de leurs utilisateurs et dépendant de logiciels de sécurité", relève Daniel Morgan, gérant chez Synovus Trust à Atlanta.

Amazon.com, dont les résultats étaient publiés à la clôture, et Twitter, qui publie vendredi matin, ont fait les frais de cette méfiance en cédant respectivement 2,98% et 2,89%. Amazon reprenait toutefois 2% dans les échanges d'après-Bourse après avoir rassuré les investisseurs avec un profit record.

L'indice S&P-500 des high techs a fini la séance en repli de 1,64%, de loin la plus forte baisse des 11 grands indices sectoriels.

Les industrielles et les valeurs sensibles au commerce international ont profité à l'inverse du climat d'apaisement sur le front des tensions commerciales après la rencontre de mercredi à Washington entre Donald Trump et le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker.

Les deux hommes sont convenus de gestes réciproques sur le commerce et d'engager des négociations de plus longue haleine.

Cette trêve a permis aux Bourses européennes de progresser et l'indice MSCI monde a atteint en séance un plus haut depuis le 16 mars.

A New York, sept des 11 grands indices sectoriels S&P ont fini dans le vert et, au sein du Dow Jones, 3M a pris 1,75%, Caterpillar 1,50% et Boeing 0,96%.

Les volumes se sont étoffés avec 7,05 milliards d'actions échangées contre une moyenne de 6,06 milliards sur les 20 dernières séances.

SUPERVALU EN VEDETTE APRÈS SON RACHAT

Aux techs, les fabricants de semi-conducteurs se sont distingués après de solides résultats trimestriels d'Advanced Micro Devices (AMD) (+14,33%) et de Xilinx (+9,59%). Intel (-0,51%) n'en a toutefois pas profité avant ses propres résultats publiés à la clôture, qui ont de fait déçu les investisseurs.

Qualcomm s'est adjugé 7,00% après avoir renoncé à son OPA de 44 milliards de dollars sur le néerlandais NXP Semiconductors faute de feu vert des autorités chinoises de la concurrence, et annoncé en parallèle un important rachat d'actions. NXP, coté sur le Nasdaq, a chuté de 5,65%.

McDonalds a décroché de 1,73%, la plus forte baisse du Dow Jones, après avoir manqué le consensus pour ses ventes aux Etats-Unis pour la première fois depuis au moins deux ans.

La valeur a pesé sur le compartiment de la consommation non essentielle (-0,50%), qui a aussi pâti de la baisse d'Amazon.

Dans le compartiment de la santé, Biogen a chuté de 10,18% sur des prises de bénéfice, contribuant aussi au recul du S&P et du Nasdaq. Le titre avait fortement grimpé après la publication début juillet de résultats d'essais d'un traitement expérimental contre l'Alzheimer.

Bristol-Myers Squibb a lâché de son côté 1,90% en réaction à un avis négatif sur la commercialisation en Europe d'un traitement du cancer du rein, qui a éclipsé des résultats meilleurs qu'attendu.

Le compartiment de la santé a cédé 0,20%.

Dans la distribution, l'opérateur de supermarchés Supervalu s'est envolé de 65% à 32,17 dollars après l'annonce d'une OPA de 2,9 milliards de dollars d'United Natural Foods, principal fournisseur de Whole Foods Markets, la chaîne de magasins bio d'Amazon. United Natural a chuté de 16%.

Sur le marché des changes, le dollar s'est raffermi à la faveur du repli de l'euro et dans l'anticipation de bons chiffres de la croissance aux Etats-Unis vendredi.

L'euro/dollar a cédé 0,7% à 1,1645 après la réunion du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne, qui a laissé sa politique monétaire inchangée et conservé un ton globalement accommodant.

L'indice dollar, qui mesure la valeur du billet vert face à un panier de devises, a progressé de 0,4%.

La perspective d'un bon chiffre vendredi pour la croissance américaine du deuxième trimestre - le consensus est à 4,1% en rythme annualisé contre 2,0% en janvier-mars - a propulsé le rendement des emprunts à 10 ans à un plus haut de six semaines. Il se traitait à 2,982% en fin de séance contre 2,936 mercredi.

Sur le marché pétrolier, le Brent de mer du Nord a pris 0,83%, soutenu par l'embellie sur le front du commerce international.

(avec Amy Caren Daniel, Véronique Tison pour le service français)

par April Joyner