Le groupe allemand a entériné mi-juillet sa scission en deux sociétés, avec d'un côté ses activités d'hypermarchés et de gros - renommées Metro Wholesale & Food Specialist - et de l'autre ses activités de distribution d'électronique grand public, regroupées dans Ceconomy.

Ce dernier a rejeté les critiques d'un actionnaire minoritaire important sur son entrée au tour de table de Fnac Darty le mois dernier.

Erich Kellerhals, fondateur de la chaîne Media-Saturn contrôlée par Ceconomy dont il détient 22% des actions, a contesté la prise de participation dans Fnac Darty et dit qu'elle ne pourrait pas dépasser 25% en raison d'accords entre Metro et sa hoding personnelle Convergenta.

Des investisseurs redoutent qu'Erich Kellerhals n'entrave les ambitions de Ceconomy, leader européen de la distribution d'électronique grand public, de mener la consolidation du secteur en Europe, jugée nécessaire du fait de la forte concurrence des sites de vente en ligne, au premier rand desquels Amazon.

Ceconomy a annoncé le mois dernier la signature d'un accord en vue de prendre une participation de 24,33% dans Fnac Darty.

Metro a vu ses ventes progresser de 4,9% à 9,3 milliards d'euros au troisième trimestre, grâce notamment à un bond de plus de 30% des services de livraison, qui représentent désormais 16,7% du chiffre d'affaires total. A périmètre constant, les ventes ont augmenté de 2,6% sur la période.

LE TITRE METRO RECULE AVEC LE SECTEUR ET CARREFOUR

Metro a souligné la progression de ses ventes en Allemagne, son principal marché, mais aussi en France et en Turquie alors qu'elles ont reculé en russie et aux Pays-Bas.

Lors d'une conférence téléphonique, le président du directoire Olaf Koch a dit que les conditions de marché restaient difficiles en Russie mais que l'environnement macroéconomique dans le pays laisser présager qu'une reprise est en cours.

Metro a précisé que la progression de l'activité de services de livraison avait bénéficié de l'acquisition du français Pro à Pro qui assure l'approvisionnement en direct d'écoles, d'hôpitaux et de restaurants.

Le groupe a aussi mis en avant la progression de 70% des ventes en ligne de sa chaîne de supermarchés en difficulté Real dont les ventes à périmètre constant ont ainsi augmenté de 2,5% sur le trimestre après une contraction de 3,4% sur les six premiers mois de l'année.

Vers 10h45 GMT, l'action Metro est toutefois en baisse de près de 1,6% à la Bourse de Francfort alors que l'indice paneuropéen du secteur cède 1,21% au lendemain d'un avertissement sur résultats lancé par Carrefour.

Le résultat d'exploitation (Ebit) a légèrement reculé, à 230 millions d'euros. Du fait de la scission de Ceconomy, le groupe n'a pas fourni de prévisions pour l'ensemble de l'année. Il a cependant réaffirmé ses objectifs à moyen terme, qui incluent une hausse de 3% de ses ventes et une marge brute d'environ 5%.

Ceconomy a pour sa part annoncé une hausse de 1,1% de son chiffre d'affaires trimestriel, à 4,74 milliards d'euros. Sa perte opérationnelle sur la période a été ramenée à 61 millions contre -83 millions il y a un an.

Les ventes en ligne pèsent désormais à hauteur de 10,6% de son chiffre d'affaires total.

(Benoit Van Overstraeten et Marc Joanny pour le service français)

par Emma Thomasson

Valeurs citées dans l'article : Metro, Amazon.com, Fnac Darty, Metro AG