Les fabricants de produits de grande consommation comme Unilever hésitent à augmenter leurs prix face à la menace que fait peser sur eux le distributeur en ligne Amazon.

Le géant anglo-néerlandais a fait état jeudi d'une croissance sous-jacente de ses ventes de 1,9% au deuxième trimestre, en excluant sa division margarine qu'il a récemment vendue. Les analystes attendaient en moyenne une hausse de 2,3%. Le chiffre d'affaires trimestriel s'est établi à 13 milliards d'euros.

Sur le premier semestre, la croissance sous-jacente du chiffre d'affaires du groupe, hors margarine, a été de 2,7% alors que les analystes attendaient une croissance de 3%.

En tenant compte des effets de change, le chiffre d'affaires semestriel a baissé de 4,8%, à 24,9 milliards d'euros.

"Les conditions générales de marché sont restées difficiles au premier semestre", a commenté le fabricant des savons Dove et des glaces Ben & Jerry's, premier grand groupe du secteur à publier ses résultats trimestriels.

L'essentiel de la croissance sous-jacente du groupe a été tirée par les volumes et non les prix. Au premier semestre, les volumes ont augmenté de 2,2% mais les prix n'ont gagné que 0,2%.

Toutefois, des relèvements de prix ont commencé à se voir sur certains marchés, comme l'Argentine et le Brésil, ce qui devrait améliorer les résultats au second semestre, tout comme l'impact moins négatif d'une réforme fiscale en Inde.

Unilever est en train de mettre fin à sa structure à deux têtes et veut supprimer son siège social de Londres pour faire de Rotterdam son seul quartier général, alors que le Royaume-Uni doit sortir de l'Union européenne dans moins de neuf mois.

Les actionnaires se prononceront sur cette décision les 25 et 26 octobre. Certains investisseurs s'inquiètent de devoir vendre des titres du fait de la sortie programmée d'Unilever de l'indice FTSE 100 de la Bourse de Londres.

L'action Unilever cotée à Amsterdam gagnait 0,4% vers 08h50 GMT, parmi les plus fortes hausses de l'indice de la zone euro EuroStoxx50 (-0,14%).

(Bertrand Boucey et Juliette Rouillon pour le service français)

par Martinne Geller