Zurich (awp) - Le fabricant de puces et de capteurs AMS a démenti dans la nuit de jeudi à vendredi des articles de presse mentionnant l'ouverture d'une enquête de l'Autorité autrichienne de surveillance des marchés financiers (FMA) sur ses dirigeants.

Dans un communiqué, le groupe autrichien coté à la Bourse suisse a indiqué "ne pas avoir connaissance d'une enquête ou d'une demande de la part d'une autorité de surveillance ou similaire concernant des employés, des membres de la direction ou du conseil d'administration, de l'entreprise ou de ses filiales".

Selon AMS, les articles de presse parus jeudi se réfèrent à des spéculations faites par les médias en 2019 et démenties à l'époque par le groupe.

"AMS a établi des lignes directrices et des procédures visant à régler les transactions commerciales effectuées par les employés et la direction", a assuré l'entreprise, précisant que ces dernières sont "régulièrement révisées" et que leur application est "activement contrôlée".

Dans un nouveau communiqué vendredi soir, le groupe a indiqué avoir approché de lui-même les autorités autrichiennes "dans un souci de transparence", alors que le régulateur a souligné qu'aucune enquête visait AMS.

La FMA a par contre précisé que des enquêtes ont été lancées concernant des soupçons de délit d'initié à l'encontre de "personnes physiques ou morales qui pourraient ou non être en relation avec AMS", selon le communiqué.

La veille, le quotidien allemand Handelsblatt avait fait état de transactions douteuses dans le cadre du rachat en cours de l'allemand Osram, qui auraient éveillé les soupçons du régulateur autrichien.

Effet "Wirecard"

"Nous ne tirerons pas de conclusions prématurées", a commenté vendredi la Banque cantonale de Zurich (ZKB) à propos de la déconvenue de plus de 16% essuyée par le titre la veille.

"Nous supposons qu'après la faillite de Wirecard hier, les nerfs sont à vif après la parution d'un tel article", a poursuivi l'analyste en charge de la couverture, soulignant l'impossibilité de tirer des conclusions sur la base des seuls faits à disposition.

Selon lui, il est peu probable qu'AMS subisse un dommage financier effectif, au-delà du dégât d'image temporaire. Toutefois, si un délit d'initié ou une manipulation de marché venaient à s'avérer, la direction devrait en assumer la responsabilité et rendre des comptes, poursuit l'expert de la ZKB.

Selon lui, l'affaire ne change rien aux fondamentaux du titre, à savoir, que celui-ci est actuellement clairement sous-évalué, et que la reprise d'Osram est créatrice de valeur.

Les investisseurs ont semblé moins convaincus. Après une tentative de rebond de près de 8% dans les premiers échanges, l'action au porteur AMS a terminé la séance en baisse de 1,7% à 13,76 francs suisses dans un indice SLI en repli de 0,11%.

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