A l'occasion de la présentation de son plan stratégique, le véhicule coté de la banque mutualiste a jugé qu'il disposait d'une taille critique suffisante, permettant de le dispenser de réaliser des acquisitions majeures.

En revanche, la banque s'attend à ce que la consolidation par les métiers se poursuive à l'image de l'acquisition en cours du néerlandais Kas Bank dans la conservation de titres.

"Le Crédit agricole n'a pas de question sur sa taille critique. Nous n'avons aucun trou dans la raquette", a déclaré lors d'une conférence de presse Philippe Brassac, directeur général de Crédit agricole SA, le véhicule coté du groupe Crédit agricole. "Ce groupe n'a aucune contrainte de devoir mener des mouvements stratégiques."

"Nous croyons à la consolidation par les métiers", a de son côté dit Xavier Musca, le directeur général délégué de la banque.

En Bourse, l'action Crédit agricole s'est retourné à la hausse après avoir ouvert en baisse. A 10h52, le titre reculait de 0,05% à 10,41 euros, sous-performant légèrement l'indice sectoriel (+0,16%).

Depuis le début de l'année, l'action a gagné plus de 10%.

"Le groupe est devenu plus prudent sur les sujets macro, et en particulier sur le coût du risque", soulignent les analystes de Jefferies dans une note de recherche.

HYPOTHÈSE DE HAUSSE DU COÛT DU RISQUE

Pour élaborer son nouveau plan stratégique, la banque a intégré un scénario économique basé sur le maintien de taux d'intérêt bas et a retenu l'hypothèse d'un quasi-doublement de son coût du risque sur la durée du plan.

A l'horizon 2022, la banque table sur une rentabilité sur capitaux propres tangibles (ROTE) supérieure à 11% contre 12,7% à fin 2018.

"On est prudents. Cela fait partie de notre ADN", a dit à des journalistes Jérôme Grivet, directeur général adjoint en charge des finances, en marge de la conférence de presse.

Pour faire croître ses résultats et ses revenus, le véhicule coté du groupe Crédit agricole mise notamment sur la conquête de nouveaux clients tant chez les particuliers en France et en Italie que chez les petites et moyennes entreprises et les entreprises de taille intermédiaire (ETI).

Dans le cadre de son plan stratégique, la banque souhaite aussi réaliser 1,3 milliard d'euros de synergies de revenus supplémentaires entre ses différents métiers pour atteindre 10 milliards en 2022.

Côté solvabilité, la banque se fixe un objectif de ratio common equity tier one (CET 1) de plus de 11% à horizon 2022 contre 11,5% à fin 2018. Son coefficient d'exploitation doit quant à lui passer sous la barre des 60% contre 62,1% à fin 2018.

Pour l'ensemble du groupe Crédit agricole, qui est l'entité prise en compte par les autorités de contrôle, l'objectif est fixé à plus de 16% contre 15% à fin 2018.

Le Crédit agricole indique à cette occasion que le mécanisme "Switch", qui avait permis de renforcer la solvabilité de Crédit agricole SA, allait faire l'objet d'un débouclage partiel au cours du plan, ce qui permettra d'améliorer le résultat par action de CASA.

De son côté, Amundi, la filiale de gestion d'actifs du groupe, a précisé qu'elle confirmait ses ambitions stratégiques dans le cadre de ce plan.

Sur la période 2018-2020, Amundi vise ainsi une croissance annuelle du résultat net ajusté de 5% avec un coefficient d’exploitation inférieur ou égal à 53%.

(Matthieu Protard et Inti Landauro, édité par Benoît Van Overstraeten et Jean-Michel Bélot)

par Matthieu Protard et Inti Landauro