Le secteur de l'énergie est en proie à une inquiétude grandissante, à mesure que de nombreuses prévisions laissent entrevoir un prix du brut en dessous des 50 dollars le baril jusqu'à la fin de la décennie.

Wall Street fait pression sur les groupes pétroliers pour qu'ils diminuent leurs dividendes trimestriels, afin d'amortir la chute des cours. Noble Energy, ConocoPhillips et Anadarko Petroleum se sont déjà exécuté.

Le dividende de Chevron, à l'instar de celui de son concurrent Exxon Mobil, est considéré comme pratiquement intouchable par les investisseurs individuels et les gérants de fortune, représentant une source régulière de liquidités en période de taux d'intérêt bas et de salaires stagnants.

"Préserver et faire croître le dividende est important pour nos actionnaires et pour la direction", a dit mardi le directeur général John Watson lors de la journée investisseurs annuelle.

Le groupe californien verse un dividende depuis 1926 et il a été augmenté chaque année depuis plus de 28 ans. En 2015, huit milliards de dollars ont ainsi été distribués aux actionnaires. Exxon a, lui, versé 12 milliards de dividendes sur les comptes de 2015 et il ne l'a pas non plus réduit.

Les deux groupes pétroliers ont toutefois limité les rachats d'actions et Chevron a annoncé mardi qu'il n'entendait pas reconduire de programme de rachat.

Chevron finance en partie le dividende par de la dette mais il est prévu d'ici l'an prochain de couvrir le dividende par le cash flow, ce qui suppose que le prix du WTI texan s'établisse à 50 dollars le baril, soit 12 dollars environ au-dessus de son prix actuel.

En outre, le groupe a annoncé une réduction de ses dépenses dans les années à venir. Pour 2016, un budget de 26,6 milliards de dollars a déjà été rendu public, tandis que pour 2017 et 2018, le groupe entend dépenser entre 17 et 22 milliards de dollars annuellement.

Une partie de ces coupes budgétaires sera absorbée par l'achèvement de plusieurs chantiers de par le monde, notamment des projets dans le gaz naturel liquéfié (GNL) en Australie et en Angola, ainsi que des projets pétroliers dans le Golfe du Mexique.

(Ernest Scheyder, Julie Carriat pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)