À Paris, le CAC 40 gagne 0,11% à 5.583,97 points vers 08h40 GMT. À Francfort, le Dax prend 0,17% et à Londres, le FTSE 0,15%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro grignote 0,06%, le FTSEurofirst 300 grapille 0,18% et le Stoxx 600 prend 0,06%.

Tout en ouvrant la porte à de nouvelles mesures dans un avenir proche, la BCE n'a pas modifié jeudi son taux d'intérêt directeur et son président Mario Draghi a affirmé que le sujet n'avait même pas été débattu, estimant en outre que le risque de récession dans la zone euro est "assez faible."

Les investisseurs attendent maintenant les décisions de la Réserve fédérale américaine la semaine prochaine. Les futures sur les taux situent à 79% la probabilité d'une baisse de taux de 25 points de base mercredi prochain et à 21% celle d'un assouplissement de 50 pdb, selon le baromètre FedWatch de CME Group.

L'attention sera également focalisée sur l'état de l'économie américaine, avec la publication de la première estimation de croissance du deuxième trimestre, publiée à 12h30 GMT. Les économistes interrogés par Reuters prévoient en moyenne un taux annualisé de +1,8% après +3,1% au premier trimestre.

Selon Michael Hewson, de CMC Markets, "la première estimation du PIB US pourrait bien accroître l'incertitude sur le message à attendre" de la Fed.

L'incertitude sur la capacité de Washington et de Pékin à régler leur conflit commercial est aussi un facteur de prudence. Les négociateurs des deux premières économies mondiales se rencontreront à Shanghai la semaine prochaine.

VALEURS

Une série de résultats de sociétés anime la cote depuis l'ouverture.

L'indice Stoxx des télécoms (+1,11%) est en tête des hausses sectorielles, avec celui des médias, soutenu par les bons résultats de Vodafone (+7,833%) et l'annonce de la scission de son activité d'antennes. [

L'indice des médias prend 1,4%, porté par le britannique Pearson dont la stratégie de transition des ouvrages pédagogiques vers le numérique commence à porter ses fruits.

A l'inverse, l'indice des produits de base est en queue de peloton, avec une perte de 1,18%, plombé par le groupe minier Anglo American, dont principal actionnaire Anil Agarwal a dit qu'il vendrait sa participation de près de 20% dans le capital qu'il détient depuis 2017.

A Paris, Vivendi s'adjuge 5,30%, plus forte hausse du CAC 40 et du Stoxx 50, après avoir confirmé son projet de céder jusqu'à 50% de sa maison de disques Universal Music Group, une filiale qui a enregistré des résultats spectaculaires au premier semestre et a permis au géant des médias et du divertissement de multiplier par trois son résultat net.

Kering en revanche, qui a vu sa croissance organique se tasser au deuxième trimestre avec le ralentissement de la croissance de l'activité de Gucci, chute de 7,55%, plus forte baisse du CAC et du Stoxx 50.

Renault perd 0,69%. Le groupe a averti sur son chiffre d'affaires 2019 à cause de la dégradation du marché automobile, mais a confirmé son objectif de marge qu'il entend atteindre grâce à ses réductions de coûts et ses nouveaux lancements du second semestre, Clio en tête.

Hors CAC 40, Imerys abandonne 12,07%, plus net repli du SBF 120, après une prévision de recul de 10% de son résultat courant dans un contexte de marché difficile pour le groupe de spécialités minérales pour l'industrie.

La société de services informatiques Sopra Steria, qui a relevé son objectif de croissance organique annuel, fait un bond en avant de 14,9%, plus forte hausse du SBF120.

EN ASIE

La Bourse de Tokyo a terminé en baisse de 0,45, dans un marché plombé par des résultats décevants, tant au Japon qu'aux Etats-Unis.

Nissan notamment a perdu 3,21% après l'annonce jeudi d'un plan de suppression de 12.500 emplois dans le monde et que son redressement prendrait du temps à la suite du plongeon de son bénéfice au premier trimestre.

Les Bourses chinoises en revanche ont légèrement progressé, soutenues par les valeurs technologiques, dans l'espoir d'une avancée dans les négociations commerciale entre Washington et Pékin. Shanghai a pris 0,2% en clôture.

A WALL STREET

La Bourse de New York a fini en baisse jeudi, dans un marché déçu par plusieurs publications de résultats et par l'inaction de la Banque centrale européenne (BCE), qui n'a annoncé aucune mesure concrète d'assouplissement monétaire à l'issue de la réunion de son Conseil des gouverneurs.

L'indice Dow Jones a cédé 0,47% à 27.140,98 points et le S&P-500, plus large, a perdu 0,53% à 3.003,67. Le Nasdaq Composite, qui comme le S&P avait inscrit un record mercredi, a reculé de 1,0% à 8.238,54.

Les 11 grands indices sectoriels S&P 500 ont fini dans le rouge, les plus fortes baisses étant pour l'énergie (-1,16%), devant les technologiques (-0,79%) et les matériaux (-0,78%).

Boeing a encore lâché 3,69% après déjà un recul de 3,15% la veille en réaction à l'annonce de sa plus forte perte trimestrielle en 10 ans. Un responsable de la FAA, l'agence de l'aviation civile américaine, a déclaré jeudi qu'il n'y avait pas encore de calendrier pour la reprise des vols du 737 MAX, alors que l'avionneur avait évoqué mercredi le mois d'octobre.

TAUX

Les rendements des obligations souveraines de la zone euro ont commencé à perdre une partie des hausses provoquées jeudi par les propos de la BCE.

Celui du 10 ans allemand perd deux points de base à -0,376%, s'orientant à nouveau vers le plus bas record de 0,422% touché jeudi avant le BCE.

Les autres rendements sont également en baisse de deux points de base environ.,

Les analystes de Mizuho écrivent vendredi dans une note que la dimension accommodante du discours de la BCE a été "massivement sous-estimée".

CHANGES

Le dollar se maintient près de son pic de deux semaines face au yen dans l'attente du PIB américain et de son impact sur la décision de la Fed.

L'euro se traite à 1,1137 dollar, après avoir brièvement touché un plus bas de deux mois à 1,1102 la veille peu après la décision de la BCE.

PÉTROLE

Les cours du pétrole restent en hausse, soutenus par les tensions au Moyen-Orient et la baisse des stocks de brut aux Etats-Unis. Lais leur rebond est toujours freiné par les inquiétudes persistantes autour de la demande mondiale.

Le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) gagne 0,21% à 56,14 dollars le baril et le Brent 0,06% à 63,43 dollars.

(Édité par Marc Joanny)

par Juliette Rouillon