Londres (awp/afp) - Le groupe minier britannique Anglo American a annoncé jeudi avoir amélioré ses performances opérationnelles en 2019 grâce à l'envolée des cours de métaux précieux comme le palladium et le rhodium.

Son résultat brut d'exploitation, hors élément exceptionnel, indicateur le plus suivi du secteur, a grimpé de 9% à 10 milliards de dollars (pratiquement autant en francs suisses) l'an passé, selon un communiqué.

Cette hausse s'explique pour une bonne partie par la progression de 1% des prix moyens des matières premières dont il fait commerce, dont ceux des métaux précieux comme le palladium et le rhodium, qui ont grimpé respectivement de 48% et 73%.

Le palladium n'a eu de cesse de battre des records au cours de l'année 2019 en raison d'une offre qui reste faible et d'une forte demande de l'industrie automobile.

Ce métal est utilisé dans la production de véhicules à essence qui profitent de la désaffection des consommateurs pour le diesel.

De son côté, le rhodium est un métal moins connu et utilisé dans l'automobile pour sa capacité à limiter les émissions polluantes. Comme pour le palladium, l'offre est limitée ce qui fait bondir les prix, au point que le rhodium est considéré comme le métal le plus cher au monde.

"Nous avons profité de la diversité de nos produits et de nos marchés, la hausse des prix des métaux précieux et du minerai de fer ayant compensé la faiblesse de ceux du diamant et du charbon", souligne Mark Cutifani, directeur général du groupe.

Sa production totale a augmenté de 1% en 2019 grâce au charbon et au minerai de fer avec la reprise de la production sur son site de Minas Rio au Brésil.

Son chiffre d'affaires a progressé de 8% à 29,9 milliards de dollars et son bénéfice net est resté stable à 3,5 milliards, en raison d'une hausse des dépréciations et amortissements de certains actifs.

Même s'il reste présent dans le charbon, l'une des énergies les plus polluantes de la planète, le groupe assure vouloir repositionner ses activités pour les rendre plus vertes.

C'est ce qui l'a poussé à faire une offre de rachat sur Sirius Minerals, une société qui construit une mine de potasse dans un parc naturel au nord-est de l'Angleterre, un projet controversé et en difficulté.

Anglo American propose 386 millions de livres et estime que cette mine de potasse, un minerai utilisé comme engrais, devrait permettre au groupe d'accentuer sa diversification et de réduire ses actifs dans le charbon.

Sirius Minerals a de son coté demandé à ses actionnaires d'approuver la transaction, sans quoi le groupe risque la faillite.

afp/jh