Le producteur de tubes sans soudure en acier, plombé par des marchés pétroliers et gaziers atones en raison de la chute des cours du brut, a également annoncé une réorganisation de ses activités au Brésil et en Chine et de nouveaux objectifs à l'horizon 2020.

La levée de fonds de Vallourec se traduira par une augmentation de la participation de Bpifrance et de NSSMC à hauteur de 15% de son capital chacun, alors que l'Etat français et le groupe japonais détiennent respectivement 7,2 % et 1,5% de la société selon les données Thomson Reuters.

L'opération se fera à travers une émission d'obligations remboursables en actions d'environ 490 millions d'euros, avec une tranche principale à un prix de 11 euros par action, et à travers une augmentation de capital d'environ 510 millions - dont 445 millions devront être levés sur le marché.

L'augmentation de capital, prévue pour le deuxième trimestre après un assemblée générale programmée le 6 avril, sera pilotée par les banques Goldman Sachs International et Société générale CIB.

Vallourec va en outre réorganiser sa présence industrielle en Europe en centralisant ses activités de laminage en Allemagne et en concentrant ses activités de finition en France.

Ce projet le conduira à fermer deux laminoirs dans le Nord et en Seine-Maritime (Saint-Saulve et Deville), une ligne de filetage (Mülheim en Allemagne) et une autre de traitement thermique (Bellshill en Ecosse), le groupe visant au total une réduction de 50% de ses capacités de production de tubes européennes d'ici 2017 par rapport au niveau de 2014 (contre une réduction d'un tiers prévue précédemment).

Vallourec, qui veut toujours céder une participation majoritaire dans l'aciérie de Saint-Saulve, entend ainsi supprimer 1.000 postes de plus que prévu dans le cadre de son plan Valens, qui concernait déjà 2.000 postes en Europe.

En France, les réductions d'effectifs portent sur 500 postes de plus que les 900 annoncés précédemment.

PAS DE DIVIDENDE POUR 2015

Vallourec a également engagé des négociations exclusives en vue de céder Vallourec Heat Exchanger Tubes, sa filiale spécialisée dans les tubes soudés en acier inoxydable et en titane avec des actifs en France, en Inde, aux Etats-Unis, en Chine et en Corée.

Au Brésil, le groupe compte rationaliser ses activités à travers la fusion de Vallourec & Sumitomo Tubos do Brasil et de Vallourec Tubos do Brasil en une nouvelle entité unique dont il détiendra 84,6% du capital.

En Chine, Vallourec a conclu un accord en vue d'acquérir Tianda Oil Pipe (TOP), un producteur de tubes sans soudure chinois coté à la bourse de Hong Kong, pour un maximum de 175 millions de dollars.

L'ensemble des mesures annoncées lundi, qui seront pour l'essentiel mises en oeuvre d'ici fin 2017, doivent permettre au groupe de dégager environ 750 millions d'euros de résultat brut d'exploitation additionnel à compter de 2020, grâce en particulier à 400 millions d'économies prévues dans le cadre du nouveau plan de compétitivité.

Vallourec vise ainsi à horizon 2020, sur la base de volumes comparables à ceux de 2014, un résultat brut d'exploitation de 1,2 à 1,4 milliard d'euros (contre un chiffre négatif attendu pour 2016) et un free cash flow normalisé de 500 à 600 millions (contre -600 millions prévus pour 2016).

Vendredi, le titre avait été suspendue en fin d'après-midi sur une chute de 14,3 %, en raison déjà d'informations sur un projet d'augmentation de capital.

L'action Vallourec a chuté de 53% sur le seul mois de janvier, après un recul de 62% en 2015, ramenant sa capitalisation à quelque 550 millions d'euros.

Pénalisé par la baisse des investissements des compagnies pétrolières, Vallourec a vu ses résultats chuter de façon continue au cours des derniers trimestres.

Le ministre de l'Economie Emmanuel Macron avait dit en décembre que des "efforts" seraient demandés aux actionnaires de Vallourec en matière de dividendes pour aider le groupe à faire face à la crise de ses marchés.

Le président du directoire Philippe Crouzet, dont le mandat a par ailleurs été renouvelé pour quatre ans, a déclaré lundi que le groupe ne verserait pas de dividende pour 2015 étant donné qu'il accusera une perte au titre de cet exercice.

(Benjamin Mallet et Jean-Michel Bélot, édité par Jean-Michel Bélot)