A.P. Moeller-Maersk signe une belle progression de 3,29% à 8 920 couronnes danoises à la Bourse de Copenhague. Le titre du groupe de logistique est soutenu par la perspective d'une augmentation de la rémunération de ses actionnaires. Maersk a fait savoir ce matin qu'il envisage de distribuer une "part significative" des actions Total qu'il détient encore sous forme de dividendes, de rachats d'actions ou en attribuant directement les titres. A.P. Moeller-Maersk est entré au capital de la major française l'année dernière à l'occasion de la vente de sa filiale Maersk Oil.

En contrepartie, Total a repris 2,5 milliards de dollars de dette de Maersk Oil mais a surtout émis 97,5 millions d'actions destinées au groupe danois, représentant 3,75% de son capital. Maersk a déjà cédé une partie de cette participation le mois dernier pour 1,2 milliard de dollars et estime que les actions Total qu'il détient encore sont valorisées à environ 5 milliards de dollars.

Cette cession supplémentaire est conditionnée à la réussite d'une autre opération capitalistique et stratégique également dévoilée ce matin : l'introduction en Bourse de la division Maersk Drilling. Cette dernière exploite des plateformes pétrolières et est un des actifs de la branche Energie d'A.P. Moeller-Maersk dont le groupe se désengage progressivement depuis deux ans. L'IPO de Maersk Drilling devrait être réalisée dans le courant de l'année 2019.

Elle devrait s'accompagner d'une recapitalisation à hauteur de 1,5 milliard de dollars de Maersk Drilling par un consortium de banques. A.P. Moeller-Maersk espère retirer 1,2 milliard de dollars de cette ouverture du capital de son activité d'exploration-production. Au total, les cessions des activités Energie du groupe menées depuis deux ans - Oil, Tankers et maintenant Drilling - devraient lui rapporter 5 milliards de dollars.

Le 22 septembre 2016, le groupe danois avait dévoilé un projet de scission de ses activités en deux entités, afin de rationnaliser une structure illisible avec de multiples filiales. L'idée était d'exfiltrer les très volatiles activités liées à l'énergie sans exclure, déjà à l'époque, une cession pure et simple de ces actifs, tout en regroupant les activités "coeur" de logistique et transport sous une structure simplifiée.