Dans un communiqué, le groupe invite ses actionnaires à apporter leurs titres à l'offre en notant que le prix proposé, de 50,25 couronnes danoises par action, en espèces, représente une prime de 25,6% par rapport au cours de Bourse du 31 janvier dernier.

"Après un examen attentif de nos options, le conseil d'administration de TDC estime que l'offre du consortium garantit le plus de valeur aux actionnaires", explique le président du groupe, Pierre Danon, dans le communiqué.

En conséquence, TDC recommande l'abandon de son propre projet d'OPA de 2,03 milliards d'euros sur le pôle de télédiffusion et de divertissement du groupe suédois MTG, annoncé le 1er février.

L'offre de Macquarie Infrastructure and Real Assets (MIRA) et des fonds danois PFA, PKA et ATP est conditionnée à l'abandon du rapprochement entre TDC et MTG, a fait savoir le consortium dans un communiqué séparé.

Le 7 février, TDC avait annoncé avoir rejeté une proposition indicative des quatre fonds qui selon la presse proposaient alors 47 ou 48 couronnes par action.

L'action TDC a fini en hausse de 13,39% à 49,47 couronnes à la Bourse de Copenhague, loin toutefois de son record de 152,8 couronnes inscrit en mars 2000 avant l'éclatement de la bulle internet.

L'offre du consortium, qui devra réunir les deux tiers des actions et droits de vote de TDC, représente une prime de 32,3% par rapport à la moyenne pondérée du cours des Bourse sur les trois derniers mois.

Le consortium s'est engagé à ne pas réduire les effectifs de TDC, qui emploie environ 8.000 personnes, et à effectuer des "investissements matériels" dans le réseau du groupe.

Il prévoit de scinder TDC en deux entités, l'une axée sur le réseau de télécommunications et l'autre regroupant les contenus et les services à la clientèle.

TDC a plus de trois millions de clients à ses services mobiles au Danemark et en Norvège et contrôle aussi un réseau de 270.000 km de fibre et de cuivre.

TELIA RENONCE

L'offre sur TDC marque la dernière tentative en date de consolidation du marché très fragmenté des télécommunications en Europe du Nord et fait suite à des conjectures de longue date et selon lesquelles TDC pourrait intéresser à la fois des fonds de capital-investissement et des acteurs des télécoms.

La perspective d'une bataille boursière pour TDC avait pourtant semblé s'atténuer lundi matin quand l'opérateur télécoms suédois Telia a démenti la tenue de discussions avec son homologue danois, tout en admettant avoir étudié l'opportunité d'un rapprochement.

Telia, qui juge sa rentabilité trop faible au Danemark, souhaite y renforcer ses activités mais a jugé une fusion avec TDC trop risquée en raison d'un possible veto des autorités de la concurrence, ont dit deux sources proches du groupe suédois.

Telia et le norvégien Telenor avaient dû renoncer en 2015 à fusionner leurs opérations au Danemark à cause de l'opposition des régulateurs européens.

Il y a moins de deux ans, TDC avait rejeté une approche d'un fonds de capital-investissement, identifié par des sources comme étant l'américain Apollo Global Management.

En 2005, TDC avait été racheté par un consortium associant les fonds Apax Partners, Blackstone Group et Permira dans le cadre d'un rachat par endettement (levereged buyout, LBO) de 76 milliards de couronnes - le plus important LBO en Europe à l'époque.

Macquarie et les fonds danois sont conseillés par Barclays et Nordea tandis que TDC s'est adjoint les services de LionTree et de Morgan Stanley.

(Stine Jacobsen à Copenhague et Johannes Hellstrom à Stockholm, Véronique Tison pour le service français)