Si on prend en compte la dette d'Osram, le projet d'offre annoncé dimanche par AMS, qui cherche à réduire sa dépendance à Apple et qui investit fortement dans les technologies de voitures autonomes, valorise sa cible à 4,3 milliards d'euros contre un total de quatre milliards mis sur table par Bain et Carlyle.

Dans un communiqué, Osram a estimé que le plan de financement proposé par AMS était "ferme et viable". Le groupe ajoute qu'il a décidé d'engager des négociations avec AMF.

A la suite de cette annonce, le titre AMS a clôturé sur une chute de -11,82%, accusant la plus forte baisse de l'indice Stoxx 600 en léger repli (-0,31%) tandis que l'action Osram a au contraire bondi de 10,43%, signant la deuxième plus forte hausse du Stoxx 600.

Le conseil de surveillance et le directoire d'Osram ont apporté le mois dernier leur soutien à l'offre, à 35 euros par action, de Bain et de Carlyle, qui court jusqu'au 5 septembre.

Cependant, AllianzGI, principal actionnaire d'Osram avec une part de 9,3% ainsi qu'un autre petit groupe d'investisseurs, ont rejeté la semaine dernière la proposition des fonds, estimant qu'elle sous-évaluait Osram.

AMS n'a pas encore formellement soumis une offre, attendant pour ce faire l'approbation du groupe allemand. Un porte-parole de ce dernier a dit qu'Osram avait pris acte de l'annonce d'AMS. Bain et Carlyle ont refusé de commenter.

"La transaction est convaincante d'un point de vue stratégique puisque (...) ensemble, nous détiendrons le premier portefeuille de détection optique et de photonique de l'industrie", a estimé lors d'une conférence téléphonique Alexander Everke, directeur général d'AMS.

Le groupe autrichien avait déjà manifesté en juillet son intérêt pour Osram, au même prix, puis avait fait machine arrière quelques jours plus tard. Mais, à la fin du mois dernier, AMS a encore changé d'avis disant réexaminer l'opportunité d'une offre sur Osram.

Le groupe allemand, qui fabrique des puces, des systèmes d'éclairage numériques et des capteurs pour l'industrie automobile, suscite la convoitise en raison de son potentiel en tant que fournisseur d'équipements pour les voitures connectées et autonomes.

AMS a présenté un plan de financement de son offre sur Osram, dont une facilité de crédit relais de 4,2 milliards d'euros souscrit par UBS et HSBC.

Certains analystes se sont interrogés sur la pertinence d'un rachat d'Osram, notant qu'AMS allait devoir scinder ou vendre les activités non-semiconducteurs du groupe allemand dans un souci de cohérence stratégique.

(Kirsti Knolle et Francois Murphy à Vienne, Alexander Hübner à Munich et Kanishka Singh à Bangalore, Benoit Van Overstraeten et Matthieu Protard pour le service français)