Le fabricant franco-italien de semi-conducteurs, fournisseur de l'iPhone d'Apple et du constructeur de voitures électriques Tesla, a vu des signes de reprise au premier trimestre et s'attend à une demande accrue en capteurs industriels et en semi-conducteurs en carbure de silicium, destinés à rendre les véhicules électriques plus indépendants.

"Ceci, associé aux programmes de relance en Chine, augmente notre niveau de confiance dans une amélioration des conditions de marché au second semestre 2019", a déclaré Jean-Marc Chéry, président du directoire et directeur général de STMicro, lors d'une conférence téléphonique.

Les autorités chinoises se sont engagées la semaine dernière à maintenir leur politique de soutien à l'économie pour parer à tout ralentissement potentiel, après avoir déjà annoncé des programmes de dépenses d'infrastructures et de baisse d'impôts.

STMicro, basé à Genève, a aussi dit avoir une vision plus claire de son chiffre d'affaires annuel, qui devrait se situer entre 9,45 milliards et 9,85 milliards de dollars, un montant pratiquement inchangé par rapport à 2018 alors que le groupe s'adapte à un marché instable en cherchant de nouveaux composants sophistiqués pour les voitures autonomes et les systèmes d'intelligence artificielle.

Mercredi, le sud-coréen Samsung Electronics a annoncé qu'il rejoindrait le marché déjà surpeuplé des puces non-mémoire (ou systèmes d'intégration à très grande échelle, LSI), en y investissant 116 milliards de dollars jusqu'en 2030 pour défier sur ce terrain de grands concurrents comme TSMC et Qualcomm.

MARGE BRUTE GRIGNOTÉE

En début d'après-midi, l'action STMicro gagnait près de 3%, largement en tête de l'indice CAC 40, lui-même quasiment inchangé.

Les perspectives positives de STMicro contrastent avec les sombres prévisions de son concurrent Texas Instruments, qui a estimé que la décélération de la demande en micropuces pourrait durer encore plusieurs trimestres.

STMicro a néanmoins abaissé son objectif d'investissement pour l'année 2019 afin de s'adapter à la demande et prévoit désormais entre 1,1 milliard et 1,2 milliard de dollars de capex, contre 1,2-1,3 milliard initialement.

En conférence téléphonique, le directeur financier Lorenzo Grandi a déclaré qu'il n'attendait pas de baisse importante des stocks au deuxième trimestre mais qu'il prévoyait cette réduction au second semestre.

Au premier trimestre, STMicro a subi un recul de 21,6% de son chiffre d'affaires par rapport au trimestre précédent (-6,7% sur un an) à 2,076 milliards de dollars. C'est un peu moins que les 2,11 milliards estimés en moyenne par sept analystes interrogés par Infront Data pour Reuters.

Mais le groupe table pour le deuxième trimestre sur un retour à la croissance séquentielle, attendue autour de 2,4%.

La division qui vend des capteurs au secteur des smartphones a été particulièrement touchée au premier trimestre avec une chute de 44% de ses ventes par rapport aux trois mois précédents.

La marge brute de STMicro est ressortie à 39,4% au premier trimestre, en recul de 60 points de base par rapport au dernier trimestre 2018 (-50 points de base sur un an). Pour le trimestre en cours, le groupe s'attend à un nouveau tassement à environ 38,5%.

(Dominique Rodriguez pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)

par Mathieu Rosemain