À Paris, le CAC 40 a terminé en baisse de 0,68% à 5.460,98 points. Le Footsie britannique a cédé 1,01% et le Dax allemand 1,5%.

L'indice EuroStoxx 50 a abandonné 1,14%, le FTSEurofirst 300 0,85% et le Stoxx 600 0,82%.

A Wall Street, les valeurs technologiques rebondissent après qu'Apple a atteint 1.000 milliards de capitalisation boursière, étant la première société cotée américaine à décrocher ce record. Le titre gagne 2,67% à 206,88 dollars.

Les marchés américains ont réduit leur pertes après cette performance, le Nasdaq et le S&P-500 se retournant même à la hausse mais le Dow Jones restant cependant dans le rouge (-0,27%).

Au point de vue géopolitique, l'administration Trump a confirmé mercredi soir qu'elle allait proposer de taxer l'équivalent de 200 milliards de dollars d'importations chinoises à 25%, et non 10% comme évoqué jusqu'à présent, une manoeuvre ouvertement destinée à mettre la pression sur Pékin pour modifier ses pratiques commerciales.

Le secrétaire américain au Commerce, Wilbur Ross, a estimé jeudi que cette nouvelle offensive n'aurait qu'un faible impact sur l'économie chinoise et ne provoquerait pas de catastrophe.

De son côté, Pékin a exhorté les Etats-Unis à retrouver la raison dans le différend commercial qui les oppose, après avoir déclaré la veille toujours privilégier le dialogue pour surmonter leur contentieux.

"Nous sommes en mode 'aversion au risque' après les va-et-vient entre la Chine et les États-Unis sur les tarifs douaniers", déclare Priya Misra, responsable de la stratégie de taux chez TD Securities. "On voit déjà que les tensions commerciales affectent les décisions d'investissement à l'échelle mondiale; on se pose des questions sur la croissance", ajoute-t-elle.

Le yen, qui tend à monter durant les périodes de tensions géopolitiques ou financières, s'est renforcé. La devise japonaise avance de 0,21% contre le dollar qui gagne, lui, 0,38% face à un panier de six devises de référence.

Sur le marché obligataire, les rendements des emprunts d'Etat américains et de la zone euro reculent. Le rendement à 10 ans américain fléchit à 2,9896% et le 10 ans allemand perd plus de deux points de base, à 0,465%.

LA LIVRE RECULE FACE AU DOLLAR ET À L'EURO

La Banque d'Angleterre (BoE) a relevé jeudi son principal taux directeur d'un quart de point mais a prévenu qu'elle n'était pas pressée de poursuivre son resserrement monétaire en raison des incertitudes entourant les négociations sur la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne.

"Malgré la décision de la BoE de relever son principal taux directeur de 25 points de base à 0,75%, sa politique monétaire reste très accommodante face à l'incertitude entourant le Brexit," estime Kallum Pickering, économiste senior chez Berenberg.

"Nous nous attendons à ce que la Banque d'Angleterre maintienne ses taux jusqu'à ce que les perspectives du Brexit deviennent plus claires. Mais après, nous prévoyons qu'elle accélère le rythme de sa normalisation monétaire", ajoute-t-il.

La prudence affichée par la BoE a accentué les pertes de la livre sterling, qui rétrograde de 0,64% face au dollar et de 0,25% face à l'euro.

ALTICE EUROPE A CHUTÉ DE 17,6%

Les craintes suscitées par le conflit commercial sino-américain ont entraîné une nette baisse de l'indice Stoxx des ressources de base (-2,96%) avec le tassement des cours des matières premières industrielles. ArcelorMittal a ainsi enregistré la plus forte baisse du CAC 40 en cédant 3,13%

Le compartiment automobile a également été touché par la montée du protectionnisme et laisse 1,02%.

Le titre Siemens a perdu 4,69% au lendemain de la présentation par le conglomérat allemand de son nouveau plan stratégique qui ne convaint pas les investisseurs.

A l'inverse, Amundi a grimpé de 5,44%; la société de gestion a estimé jeudi être en avance sur les objectifs de son plan stratégique à l'horizon 2020.

Altice Europe a dévissé de 16,3%, l'opérateur télécoms ayant vu ses revenus et sa rentabilité se dégrader au deuxième trimestre après avoir taillé dans ses prix pour faire revenir sa clientèle.

Sur le marché pétrolier, les cours du brut se sont retournés à la hausse après un rapport de Genscape selon lequel les stocks de brut du terminal de Cushing, dans l'Oklahoma, se sont nettement réduits au cours de la dernière semaine. Le Brent repasse le seuil des 73 dollars et le brut léger américain est proche des 69 dollars le baril.

(avec Kate Duguid, édité par Wilfrid Exbrayat)

par Laetitia Volga