À Paris, le CAC 40 a terminé en hausse de 0,99% à 5.363,07 points. Le Footsie britannique a gagné 0,33% et le Dax allemand a pris 0,6%.

L'indice EuroStoxx 50 a avancé de 0,92%, le FTSEurofirst 300 de 0,66% et le Stoxx 600 de 0,54%.

La Bourse de Milan a pris 1,36% après avoir ouvert à un plus bas depuis début juin.

L'ensemble des marchés européens ont connu un brusque revirement de tendance au moment de l'ouverture de Wall Street lorsque l'Office du représentant au Commerce américain (USTR) a annoncé le report du 1er septembre au 15 décembre de de droits de douane de 10% sur certains produits chinois importés.

Le décision prise par l'USTR est tombée quelques minutes après que le ministère du Commerce chinois a annoncé que le vice-Premier ministre Liu He avait eu une conversation téléphonique avec des responsables commerciaux américains.

Ces signes d'un apaisement des relations commerciales entre les deux premières puissance mondiales ont fait remonter les actions en Europe et à Wall Street, les investisseurs délaissant les actifs refuges tels que l'or, le yen et les emprunts d'Etat.

"Les nouvelles du jour sont évidemment de bonnes nouvelles. L'appétit pour le risque s'est considérablement développé", a déclaré Candice Bangsund chez Fiera Capital.

"Les actions ont rebondi grâce au dernier caprice de Donald Trump: reporter les taxes sur certains produits chinois au 15 décembre. Pratique! C'est juste après une réunion de la Réserve fédérale (Fed) (les 10 et 11 décembre)", commente Neil Wilson chez Markets.com.

"Je suis convaincu par l'argument selon lequel Donald Trump n'aimait pas la tournure baissière des marchés et pensait qu'il devrait faire quelque chose. (...) Cela complique certainement les choses pour la Fed, mais au final, cela semble être une victoire facile pour Trump", ajoute-t-il.

Ces annonces éclipsent pour le moment les multiples autres sources d'inquiétudes pour les marchés mondiaux: la crise politique en Italie, les troubles à Hong Kong et en Argentine, sans oublier les inquiétudes sur la croissance économique mondiale ou encore le Brexit.

VALEURS

La quasi totalité des indices sectoriels Stoxx a terminé en hausse, à commencer par ceux des ressources de base (+2,02%) et du pétrole (+1,73%), qui ont respectivement bénéficié de la remontée des cours des métaux industriels et du brut.

Autres secteurs régulièrement malmenés par les péripéties commerciales, l'automobile a gagné 0,99% et les hautes technologies 0,88%.

En tête du CAC parisien, ArcelorMittal, TechnipFMC et STMicroelectronics ont pris entre 5,46% et 2,99%.

À WALL STREET

A mi-séance, Wall Street poursuivait le rebond entamé à l'ouverture: le Dow Jones s'adjugeait 1,54%, le Standard & Poor's 500 1,55% et le Nasdaq Composite 1,67%.

Le rebond profite à l'ensemble des secteurs de la cote américaine mais plus particulièrement aux valeurs technologiques, dont l'indice S&P reprenait 2,15%, grâce entre autres à Apple (+4,08%) en tête du Dow Jones, à un plus haut d'une dizaine de jours.

CHANGES

La décision de l'administration américain de repousser la mise en place de droits de douane sur certains produits chinois a permis au dollar de reprendre du terrain.

Face au yen, le billet vert s'apprécie de 1,18% à un plus haut d'une semaine.

Il gagne 0,29% face à l'euro, qui recule à 1,118 dollar.

TAUX

Confrontés au retour de l'appétit pour le risque, le rendement des Treasuries à 10 ans a pris jusqu'à sept points de base, au-dessus de 1,7%, avant de revenir actuellement à 1,68%.

Le rendement du Bund à 10 ans a temporairement effacé ses pertes avant de finir autour de -0,612%, proche du plus bas record touché à 0,619%, en raison d'un faisceau d'inquiétudes sur la situation économique allemand et d'un mauvais indicateur, l'indice ZEW du sentiment des investisseurs.

PÉTROLE

Les cours gagnent près de 4%, saluant eux aussi les dernières annonces commerciales de Washington.

Le Brent grimpe de 4,3% à 61 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) remonte à 57,1 dollars, gagnant 3,93%, au plus haut depuis le 1er août.

MÉTAUX

L'once d'or recule de 0,73% sur la barre des 1.500 dollars, s'éloignant d'un plus haut de plus de six ans inscrit en séance à 1.534,3 dollar grâce à un sentiment d'aversion au risque.

LES INDICATEURS DU JOUR

Le moral des investisseurs en Allemagne est tombé en août à son plus bas niveau depuis plus de sept ans et demi, une dégradation plus marquée qu'attendu que l'institut d'études économiques ZEW explique par les tensions commerciales et la perspective d'un Brexit sans accord, deux handicaps lourds pour la croissance.

Aux Etats-Unis, les prix à la consommation ont augmenté comme prévu de 0,3% en juillet sans remettre en cause les attentes d'une nouvelle baisse des taux de la part de la Réserve fédérale le mois prochain dans un contexte économique international troublé.

À SUIVRE :

Parmi les indicateurs à suivre mercredi, les traders prendront connaissance de la production industrielle en Chine et des chiffres du PIB allemand et de la zone euro.

(Édité par Wilfrid Exbrayat)

par Laetitia Volga