L'indice Dow Jones est parvenu à prendre 35,77 points (+0,15%), à 24.307,18 après avoir passé la quasi-totalité de la séance dans le rouge. Le Standard & Poor's 500, plus large et principale référence des investisseurs, a gagné 8,34 points (+0,31%), à 2.726,71. Le Nasdaq Composite, à forte composante technologique, a progressé de 57,383 points, soit 0,76%, à 7.567,687.

Wall Street va connaître mardi une séance écourtée avec une clôture à 17h00 GMT avant d'être fermée le lendemain 4 juillet en raison de la fête nationale américaine.

Les Etats-Unis doivent mettre en application vendredi des droits de douane sur 34 milliards de dollars (29 milliards d'euros) de produits chinois, une perspective qui fait craindre un nouvel enchaînement de représailles et contre-représailles avec la Chine.

De son côté, l'Union européenne menace de frapper jusqu'à 294 milliards de dollars d'exportations américaines et le Canada a promis de taxer pour 12,63 milliards de dollars de produits américains en riposte aux droits de douane sur l'aluminium et l'acier décidés par Donald Trump.

"Ces droits de douane imposés sur un mode oeil pour oeil, dent pour dent, entraîneront au bout du compte des hausses de prix pour les consommateurs et pèseront probablement sur la demande de biens", dit Jack Albin, responsable de l'investissement chez Cresset Wealth Advisors.

Il s'attend à de solides résultats de la part des entreprises américaines au deuxième trimestre mais il craint que leurs bénéfices ne soient menacés sur le restant de l'année par la perspective d'une guerre commerciale toujours plus dure.

SÉANCE AGITÉE POUR TESLA

Les économistes d'Oxford Economics jugent qu'un relèvement généralisé des droits de douane constitue une "menace importante sur la croissance mondiale". "Dans un scénario d'escalade des droits de douane, notre modèle indique que le PIB mondial pourrait être amputé d'un maximum de 0,4 point de pourcentage en 2019", préviennent-ils.

Après un début de séance franchement dans le rouge, la Bourse de New York a néanmoins fini par effacer intégralement ses pertes à la suite de la publication d'indicateurs macroéconomiques jugés encourageants, avec une accélération inattendue de l'activité manufacturière aux Etats-Unis en juin, selon l'ISM, et une hausse des dépenses de construction en mai.

Parmi les rares secteurs à finir en baisse, celui de l'énergie (-1,55%) a souffert des craintes quant à l'évolution du marché pétrolier: l'Arabie saoudite et la Russie augmentent leur production au moment même où les tensions commerciales pourraient faire baisser la demande.

Le secteur technologique (+0,99%) a en revanche été porté par la progression de certains poids lourds de la cote comme Apple (+1,12%) et Microsoft (+1,42%), les investisseurs misant une nouvelle fois sur de solides bénéfices à l'approche de la saison des résultats trimestriels.

Cet indice sectoriel affiche désormais un gain de plus de 11% depuis le début de l'année.

"On n'a pas l'impression que les techs vont ralentir cette année", dit Jake Dollarhide, directeur général de Longbow Asset Management. "La vague 'tech' est là pour durer."

Tesla a lâché 2,3% au terme d'une séance particulièrement volatile avec des échanges nourris. Le constructeur de voitures électriques a annoncé avoir atteint son objectif de production pour sa Model 3 mais les investisseurs s'interrogent sur les conséquences de cette accélération de cadence aussi bien en termes financiers que sur la qualité des véhicules construits.

L'EURO SE RESSAISIT AVEC L'ACCORD EN ALLEMAGNE

Les exploitants de casinos ont pâti de l'annonce d'une croissance inférieure aux attentes des revenus des jeux en juin à Macao. Wynn Resorts a chuté de 7,89%, plus forte baisse du S&P-500.

Certains investisseurs ont anticipé la pause du milieu de semaine et seulement 6,2 milliards d'actions ont été échangées au cours de la séance sur les différents marchés américains contre une moyenne de 7,3 milliards sur les 20 séances précédentes.

Sur le marché des changes, l'euro a effacé une partie de ses pertes face au dollar après l'annonce d'un accord entre la chancelière Angela Merkel et ses partenaires bavarois sur la politique migratoire de l'Allemagne.

L'euro se traitait à près de 1,1640 dollar après la clôture à Wall Street après être tombé sous 1,16 auparavant dans la journée en raison des doutes sur l'avenir de la coalition au pouvoir à Berlin.

Le rendement à 10 ans des emprunts du Trésor américain a pris deux points de base à 2,87%.

(Avec David Randall à New York et Amy Caren Daniel à Bangalore; Bertrand Boucey pour le service français)

par Noel Randewich