L'indice Dow Jones a gagné 306,62 points, soit 1,2%, à 25886,01.

Le S&P-500, plus large, a pris 41,08 points, soit 1,44%, à 2888,68.

Le Nasdaq Composite a progressé de 129,38 points, soit 1,67%, à 7895,99.

Dans le vert dès l'ouverture, les actions ont amplifié leur progression après la publication d'un article de l'hebdomadaire allemand Der Spiegel selon lequel la coalition gouvernementale dirigée par Angela Merkel serait prête à renoncer à l'équilibrer budgétaire et à augmenter la dette publique en cas de récession.

"Le marché était en quête d'une bonne nouvelle avant le week-end" a commenté Mark Kepner, trader de Themis Trading.

Une opinion partagée par David Carter, directeur des investissements de Lenox Wealth Advisors, qui souligne toutefois la persistance de risques à ne pas négliger.

"C'est un peu comme quand la Fed baisse les taux plus qu'attendu", a-t-il expliqué. "Ça fait un super titre mais une analyse approfondie peut générer de l'incertitude et affaiblir les marchés. Le niveau d'incertitude dans le monde est en train d'augmenter sensiblement et on n'en voit pas la fin."

Par ailleurs, en Chine, la Commission nationale du développement et de la réforme (CNDR), le principal organe de planification du pays, a annoncé son intention de mettre en oeuvre un plan visant à augmenter le revenu disponible cette année et l'an prochain pour soutenir la consommation.

Les investisseurs s'attendent aussi à ce que la Réserve fédérale américaine poursuive en septembre la baisse de ses taux, une perspective que le président de la Fed, Jerome Powell, pourrait évoquer dans le discours qu'il prononcera vendredi prochain lors du Symposium économique de Jackson Hole.

Sur l'ensemble de la semaine, marquée par la montée de la tension entre les Etats-Unis et la Chine, l'inversion de la courbe des rendements obligataires à deux et dix ans américains et la persistance de tensions géopolitiques, le Dow a reculé de 1,53%, le S&P-500 de 1,03% et le Nasdaq de 0,79%, leur troisième semaine consécutive de baisse.

VALEURS

Les 11 grands secteurs du S&P ont tous fini la journée en territoire positif et parmi les meilleures performances, celui des hautes technologies a pris 1,88%, grâce entre autres aux performances solides du compartiment des semi-conducteurs (+2,78%).

Le compartiment financier a quant à lui rebondi de 1,86% et le S&P des banques s'est adjugé 2,61%.

Les 30 valeurs du Dow Jones ont clôturé en hausse.

Parmi les performances marquantes du jour, le spécialiste des processeurs graphiques Nvidia a bondi de 7,25% au lendemain de la publication de résultats meilleurs qu'attendu.

General Electric a repris 9,74% et effacé une bonne partie des lourdes pertes subies la veille (-11,3%) après les accusations de dissimulation de pertes portées par une étude indépendante. Le PDG du conglomérat, Larry Culp, a acheté pour près de deux millions de dollars d'actions jeudi.

A la baisse, le fabricant d'équipements pour le secteur des puces Applied Materials a cédé 1,12% après avoir expliqué ne pas attendre de vraie reprise de ses marchés avant 2020.

LES INDICATEURS DU JOUR

Les mises en chantier de logements neufs aux Etats-Unis ont diminué en juillet pour le troisième mois consécutif mais le nombre de permis de construire a atteint son plus haut niveau depuis sept mois, ce qui permet d'espérer une embellie.

La confiance du consommateur américain s'est dégradée plus qu'attendu en août selon la première estimation des résultats de l'enquête mensuelle de l'université du Michigan, dont l'indice a reculé à 92,1 après 98,4 en juillet alors que le consensus Reuters le donnait à 97,2.

LA SÉANCE EN EUROPE

À Paris, le CAC 40 a terminé en hausse de 1,22% à 5.300,79 points. Le Footsie britannique a pris 0,71% et le Dax allemand a gagné 1,31%.

L'indice EuroStoxx 50 a avancé de 1,41%, le FTSEurofirst 300 de 1,23% et le Stoxx 600 de 1,24%.

L'indice Stoxx des banques (+2,38%) a signé la plus forte hausse sectorielle du jour, profitant de la remontée des rendements obligataires souverains avec les informations du Spiegel sur le budget allemand.

Sur la semaine, marqué par un net regain de nervosité et de volatilité, le Stoxx 600 et le CAC 40 ont perdu l'un comme l'autre 0,51%.

TAUX

Les informations du Spiegel, en nourrissant les espoirs d'une relance budgétaire en Allemagne, ont favorisé une nette remontée des rendements obligataires des deux côtés de l'Atlantique.

En fin de séance à New York, celui des Treasuries à dix ans prenait plus de trois points de base à 1,5572%, s'éloignant ainsi du plus bas de trois ans touché la veille à 1,475%.

Le 30 ans est quant à lui repassé au-dessus du seuil symbolique de 2% enfoncé jeudi.

Malgré ce rebond des rendements, le marché continue de croire à une nouvelle baisse de taux de la Fed en septembre, la seule incertitude portant sur son ampleur, montre le baromètre FedWatch de CME Group.

En Europe, le rendement du Bund allemand à dix ans a fini à -0,69% après avoir touché en séance un plus bas record à -0,727%.

CHANGES

Le dollar a fini la journée en légère hausse par rapport aux autres grandes devises, l'annonce d'une nouvelle augmentation des permis de construire aux Etats-Unis ayant prolongé l'effet positif des chiffres rassurants publiés jeudi sur les ventes au détail.

Au moment de la clôture de Wall Street, l'euro s'échangeait ainsi à 1,109 dollar après être tombé à 1,1067, non loin du plus bas de deux ans touché le 1er août à 1,1025.

PÉTROLE

Les cours du pétrole ont profité de la progression des marchés actions même si leur hausse a été limitée par les prévisions pessimistes de l'Opep pour les mois à venir.

Le contrat septembre sur le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) a gagné 40 cents, soit 0,73%, à 54,87 dollars le baril. L'échéance octobre sur le Brent a pris 41 cents (+0,7%) à 58,64 dollars.

Le Brent avait atteint 59,50 dollars et le WTI 55,67 dollars plus tôt dans la journée avant la publication du rapport mensuel de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, dans lequelle cette dernière a réduit sa prévision de croissance de la demande mondiale.

(Avec Stephen Culp à New York et Medha Singh à Bangalore)

par Marc Angrand