Sus à l'acier chinois ! Face à la concurrence déloyale de la Chine qui inonde le marché mondial de ses surplus de production, les puissances occidentales organisent la riposte. Hier, le département du Commerce des Etats-Unis a imposé des droits anti-dumping particulièrement élevés sur les importations d'acier résistant à la corrosion provenant de Chine. Les exportateurs chinois doivent désormais s’acquitter de droits anti-dumping de 210% et de droits anti-subvention pouvant atteindre 241%.

Washington avait déjà relevé la semaine dernière les tarifs douaniers sur les importations chinoises d'acier plat laminé à froid, les faisant passer à 522%.

Ces nouveaux droits douaniers anti-dumping se substituent à des droits provisoires de 256% qui avaient été décidés en décembre 2015 sur l'ensemble de l'acier chinois.

En Europe aussi, les débouchés risquent de se réduire pour les sidérurgistes chinois. La Commission européenne préparerait en effet de nouvelles mesures contre le dumping chinois, a révélé ce matin le Financial Times. Dans cette perspective, Goldman Sachs vient de relever son objectif de cours de 5,4 à 5,6 euros tout en confirmant sa recommandation d'Achat. Conséquence, le titre du premier sidérurgiste mondial bondit de 9,24% à 4,42 euros pour signer la meilleure performance du CAC 40.

Ralentir les exportations chinoises constitue un enjeu majeur pour ArcelorMittal. Laminé par la crise de l'acier, le premier sidérurgiste mondial a vu son chiffre d'affaires fondre de près de 20% à 63,5 milliards de dollars en 2015. Ses pertes se sont creusées pour s'établir à 7,9 milliards de dollars, soit quasiment huit fois plus qu'au terme de l'exercice 2014.

Et l'exercice en cours s'annonce encore difficile. Au premier trimestre, le groupe a réduit sa perte nette de 43% à 416 millions de dollars grâce à des économies de coûts drastiques. Mais son Ebitda a chuté de 32,7% à 927 millions de dollars.

(P-J.L)