PARIS (Agefi-Dow Jones)--ArcelorMittal ne reviendra pas sur sa décision de renoncer au rachat de l'aciériste Ilva, même si le gouvernement italien venait à rétablir les garanties juridiques protégeant le groupe de sidérurgie de poursuite pénales liées à des pollutions antérieures à sa prise de contrôle du site de Tarente, dans le sud de l'Italie, a rapporté l'agence de presse Reuters mardi soir en citant une source proche du dossier.

La lettre envoyée aux administrateurs d'Ilva lundi était "définitive, pas le début de négociations", estime cette source.

ArcelorMittal a envoyé lundi un préavis de retrait et de résiliation du contrat de rachat du groupe italien, citant la suppression par le Parlement italien, effective au 3 novembre, d'une "protection juridique nécessaire à la mise en oeuvre du plan environnemental" pour l'acierie de Tarente "sans risque de responsabilité pénale".

Ces garanties juridiques constituaient "une condition préalable essentielle" sans laquelle ArcelorMittal "n'aurait pas participé au processus d'appel d'offres et n'aurait pas signé l'accord", avait expliqué mardi un porte-parole du sidérurgiste à l'agence Agefi-Dow Jones.

Contacté par Agefi-Dow Jones, le groupe n'était pas joignable dans l'immédiat mercredi matin pour commenter les informations de Reuters.

Rome s'oppose à la fermeture du site de Tarente et tente depuis de sauver l'accord. Selon l'AFP, le chef du gouvernement italien, Giuseppe Conte, s'est dit mardi "inflexible" et veut contraindre le groupe à respecter ses "engagements contractuels". Selon des médias, le responsable politique doit rencontrer des dirigeants d'ArcelorMittal ce mercredi.

De son côté, le secrétaire national du Parti démocrate, Nicola Zingaretti, a indiqué mardi sur Facebook que son groupe politique, l'une des deux formations de la coalition au pouvoir en Italie, tenterait de rendre à ArcelorMittal sa garantie juridique par la voie parlementaire.

Ilva avait été nationalisé en 2015 en raison de ses difficultés financières. ArcelorMittal avait été retenu en juin 2017 pour la reprise du groupe, dans le cadre d'un accord de "leasing", et avait reçu l'accord, sous conditions, de la Commission européenne en mai 2018. L'acquisition avait été finalisée au 1er novembre 2018 mais l'opposition politique en Italie ne s'était pas tarie, notamment de la part du ministre italien du Développement économique, Luigi Di Maio, chef de file du Mouvement 5 étoile.

-Alice Doré, Agefi-Dow Jones; +33 1 41 27 47 90; adore@agefi.fr ed: VLV

Site Internet: https://www.reuters.com/article/us-arcelormittal-ilva/

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