La Chine a gonflé le moral des investisseurs en annonçant la réduction de droits de douane sur plusieurs centaines de produits importés des Etats-Unis, reléguant ainsi pour un temps au second plan les inquiétudes des marchés entourant l'épidémie de coronavirus.

À Paris, le CAC 40 a gagné 0,88% à 6.038,18 points. Le Footsie britannique a pris 0,3% et le Dax allemand a avancé de 0,72%.

L'indice EuroStoxx 50 a progressé de 0,73%, le FTSEurofirst 300 de 0,5% et le Stoxx 600 de 0,44%.

La Chine a annoncé qu'elle allait réduire de moitié les droits de douane supplémentaires prélevés depuis l'an dernier sur plus de 1.700 produits américains, conformément aux engagements pris dans l'accord commercial dit de "phase 1" conclu avec les Etats-Unis.

Autre élément porteur pour les marchés, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, a évoqué des signes de stabilisation économique en préambule à son audition par le Parlement européen, tout en reconnaissant que la croissance restait faible.

Ces éléments éclipsent temporairement les craintes liées au coronavirus 2019-nCoV, dont le bilan atteint 563 morts en Chine selon le dernier décompte de Pékin.

"Le marché veut croire que l'épidémie de coronavirus de Wuhan va perdre en puissance à un horizon pas trop éloigné", commente Hervé Goulletquer (LBPAM). "A ce titre, il devient moins inquiet sur les retombées économiques."

VALEURS EN EUROPE

La plus forte hausse sectorielle en Europe est pour le secteur bancaire, dont l'indice Stoxx s'est adjugé 1,94%, tiré entre autres par Nordea (+6,97%) et UniCredit (+8,15%) après des résultats meilleurs qu'attendu, mais surtout par Deutsche Bank.

L'action de la première banque allemande a gagné 12,9% à Francfort, la plus forte hausse du Stoxx 600, après l'annonce du retour à son tour de table du fonds d'investissement américain Capital Group, qui a acheté 3,1% du capital, ce qui en fait l'un de ses principaux actionnaires.

A Paris, Société générale (+1,02%) a sous-performé légèrement le secteur après des commentaires prudents sur sa capacité à atteindre cette année son objectif de rendement des fonds propres tangibles.

Parmi les grands bénéficiaires de la pluie de résultats de la journée, ArcelorMittal a bondi de 11,04%, de loin la plus forte hausse du CAC, après avoir battu le consensus et présenté des prévisions solides.

A WALL STREET

La Bourse de New York se maintient à des niveaux records, soutenue elle aussi par le respect par la Chine de ses engagements sur le commerce.

Les indices de référence prennent de 0,2% à 0,4% à l'heure de la clôture en Europe. Le Dow Jones et le S&P-500 ont chacun battu leur record absolu dès l'ouverture.

L'annonce de la baisse des inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis, tombées à un creux de neuf mois la semaine dernière, a eu peu d'effet sur les contrats à terme.

Aux valeurs, Tesla perd encore 5,19% après avoir plongé de 17% mercredi, interrompant une progression fulgurante en raison de craintes pour la production de son usine de Shanghai.

A la hausse, Twitter s'envole de 16,29% après avoir dégagé pour la première fois de son histoire un chiffre d'affaires trimestriel supérieur à un milliard de dollars, fruit des efforts du groupe américain pour rendre sa plate-forme plus conviviale et attirer ainsi davantage d'utilisateurs.

TAUX

Sur le marché obligataire, les rendements obligataires s'apaisent après avoir nettement progressé pour accompagner le regain d'appétit pour les actifs risqués.

Celui du Bund allemand à dix ans a pris un point de base à -0,37% et son équivalent américain se stabilise à 1,65%. Il reste cependant en hausse de plus de 12 points de base par rapport au point bas touché vendredi dernier.

CHANGES

L'"indice dollar", qui mesure les fluctuations de la devise américaine face à un panier de référence, progresse de 0,2%, porté par l'annonce d'un recul des inscriptions au chômage aux Etats-Unis.

L'euro perd un peu de terrain pour repasser sous 1,10 dollar.

PÉTROLE

Sur le marché du pétrole, le cours du Brent paraît lui aussi se stabiliser, autour de 55,35 dollars le baril, après avoir été porté mercredi par le regain général d'optimisme.

Le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) reste pour sa part orienté à la hausse (+0,5% à 51,22 dollars).

A SUIVRE VENDREDI :

La journée de vendredi sera dominée par le rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis (13h30 GMT). Le consensus attend 160.000 créations d'emploi en janvier contre 145.000 en décembre.

(Edité par Matthieu Protard)

par Patrick Vignal