ArcelorMittal cède 1,72% à 29,06 euros, pénalisé par l'annonce d'un dividende jugé trop chiche. Après deux années de disette, les investisseurs espéraient mieux que les 10 cents par action proposés par le premier sidérurgiste mondial. Le consensus tablait sur 30 cents. Le management a fait un geste auprès de ses actionnaires sans se détourner de ses objectifs prioritaires : le désendettement et le renforcement de ses positions en Europe. A cet égard, le groupe a rappelé qu'il projetait d'acquérir l'italien Ilva, la plus grande aciérie d'Europe, pour 1,8 milliard d'euros.

Le retour du dividende, aussi symbolique soit-il, et la mise en oeuvre d'investissements majeurs ont été rendus possible par la réalisation de résultats solides liés à la reprise du marché mondial de l'acier.
Le groupe basé au Luxembourg a dégagé en 2017 un bénéfice net multiplié par 2,5 à 4,6 milliards de dollars. L'Ebitda, indicateur de référence de la rentabilité dans cette industrie, a bondi de 34,4% à 8,4 milliards. Le consensus visait 8,315 milliards. Le chiffre d'affaires a progressé de 21% à 68,6 milliards.

ArcelorMittal a également fait état d'une réduction de sa dette nette à 10,1 milliards de dollars au 31 décembre 2017 contre 12 milliards au 30 septembre 2017 et 11,1 milliards au 31 décembre 2016. Son ratio d'endettement est ainsi passé de 1,8 à 1,2.

En termes de perspectives, le groupe a salué des conditions de marché favorables. L'environnement de la demande demeure positif et les marges de l'acier restent saines", a assuré le géant de l'acier.

Les résultats dévoilés aujourd'hui par AcelorMittal contrastent avec ceux publiés il y a deux ans. A l'époque, le groupe avait accusé une perte record de près de 8 milliards de dollars en 2015, sept fois plus qu'en 2014 en raison de la chute des prix liée aux surcapacités en Chine.

Depuis, Pékin, sous la pression de ses partenaires commerciaux, a fermé ses sites les plus vétustes tandis que l'Europe et les Etats-Unis ont renforcé leurs taxes anti-dumping pour barrer la route à l'acier chinois low-cost qui menaçait le secteur.

Des analystes comme UBS et Jefferies ont salué le spectaculaire redressement d'ArcelorMittal. Jefferies a réitéré sa recommandation d'Achat et son objectif de cours de 35 euros sur le titre. Le groupe réalisé une solide fin d'année 2017, comme en témoigne un Ebitda légèrement supérieur aux attentes du consensus, la poursuite de son désendettement et le retour d'un dividende symbolique, indique le broker.

Ce dernier souligne que les perspectives 2018 apparaissent positives, la demande sur les marchés clefs du sidérurgiste continuant de croître et les marges restant favorables.